Collecte des déchets : une entreprise suspectée de surfacturer…
Créée par Gérard Berrod, il y a près de 30 ans, à Bény dans l’Ain, cette société, dédiée à la collecte et à la gestion des déchets industriels et ménagers connait une histoire mouvementée.
En 2003, LBDI (« Location de bennes de déchets industriels », puis « La bonne démarche industrielle ») change de siège et s’installe à Châtillon-sur-Chalaronne où se trouve déjà son centre de valorisation des matières qui traite les bacs et déchetteries de nombreuses collectivités et entreprises de l’Ain, du Beaujolais et du Mâconnais.
En 2005, au terme d’un protocole d’accord, arrive alors, Michel Prendleloup, qui se présente en spécialiste de la gestion des déchets et conseiller en gestion d’affaires : il a occupé le poste de directeur des filiales Sorege et Tredival, puis à compter de 1998, celui de directeur du pôle de valorisation du groupe, avant d’être nommé en 2001, directeur de la zone Amériques. L’homme d’affaire rentre au capital de LBDI d’abord à hauteur de 5 %, puis 16 %, puis 34 %.
LBDI rachète 6 ans plus tard, en juin 2009, Bourgogne Environnement, une entreprise en difficultés, opérant dans la Nièvre et dans l’Yonne. A l’automne de la même année, le patron de la PME entre à l’hôpital pour dépression…
Le suite va très vite : Michel Prendleloup exige les pleins pouvoirs ; selon lui, l’entreprise perd trop d’argent, tandis que Gérard Berrod ne peut plus assurer… Le 28 novembre, ce dernier signe un nouveau protocole : son associé détient désormais 76 % des parts. En guise de cadeau, le 24 décembre 2009, Gérard Berrod est éjecté de l’entreprise qu’il a créée.
Puis, Michel Prendleloup se débarrasse de Bourgogne Environnement en 2010 et revend LBDI (majoritairement positionnée sur les marchés publics d’ordures ménagères et divers autres déchets) en mars 2011, aux dirigeants de son concurrent direct, Quinson-Fonlupt (spécialisée dans le traitement des déchets industriels).
Pascal et Laurent Viallon sont désormais les maîtres à bord de la société qui devient LBDI Environnement, un acteur local qui prend du poids… Gérard Berrod, qui n’a pas aimé être traité comme une sorte d’encombrant, saisit la justice, réclame l’invalidation de la prise de participation du 28 novembre 2009 et, par voie de conséquence, l’annulation de la vente du 1er mars 2011 : il plaide l’abus de faiblesse… tandis que les salariés qui n’ont apprécié ni le rachat de l’entreprise, ni la méthode via laquelle leur dirigeant a été exclu par Michel Prendleloup, font grise mine.
Aux déclarations de plusieurs élus, on aurait sacrément vu la différence entre avant et après la reprise de l'entreprise, au Smidom, mais aussi ailleurs en Saône et Loire, avec le cas de la communauté de communes Mâconnais-Beaujolais : ce qui laisse penser certains, qu'on aurait facturé du transport, du recyclage de déchets verts, principalement, sans qu’aucun site de compostage recyclage ou méthanisation ne les aient reçus, ces déchets, avant la reprise de l'entreprise par les dirigeants actuels qui facturent au juste prix et au juste tonnage …
Pas vu, pas pris... D'aucuns imaginent que Michel Prendleloup se serait aperçu, au bout de quelque temps, de la différence de tonnages entre ce que LBDI avait déclaré et ce qu’il aurait constaté. D’où « la perte d’argent » soulignée par l’homme d’affaires, via une baisse de chiffres d’affaires évidente…
Tout mis bout à bout, les collectivités locales concernées en Ain et Saône et Loire, auraient été abusées à hauteur de 250 à 350 000 euros (estimation par rapport au marché actuel). Parce qu’évidemment, le préjudice effectif est d'autant plus difficile à chiffrer, qu'il est antérieur au rachat de l'entreprise par les deux dirigeants d'aujourd'hui…
Sans compter que les preuves seront, elles aussi, sans doute difficiles à fournir. Mis à part un décalage effectif de tonnages, constaté à partir d’une période qui correspond à un changement d’exploitant… on n’a pour l’heure, pas grand-chose d’autre à se mettre sous la dent. Mais c’est suffisant pour qu’une information judiciaire soit diligentée par le Procureur du tribunal de Bourg-en-Bresse afin de déterminer si, oui ou non, il y a eu fraude.
A la suite de la publication de la dépêche ci-dessus et, devant notre refus de supprimer ladite dépêche, MM. Pascal et Laurent VIALLON, les sociétés LBDI ENVIRONNEMENT et QUINSON FONLUPT tiennent à préciser plusieurs points dans le cadre d'un droit de réponse que nous vous invitons à lire ci dessous :
« La société LBDI ENVIRONNEMENT est une société distincte de la société LBDI. Les soupçons de fraude invoqués dans l’article concernent la société LBDI et non LBDI ENVIRONNEMENT. Cette dernière, créée en 2011, a repris l’activité à une date postérieure aux faits allégués. En conséquence ni la société LBDI ENVIRONNEMENT, ni la société QUINSON FONLUPT, ni MM. Pascal et Laurent VIALLON ne peuvent, en quelque manière, être mis en cause dans cette affaire et leurs noms et dénomination sociale ne devraient pas apparaitre dans cette dépêche. »
|