Collecte des OM : le printemps des grèves
Au début du mois d'avril, c'étaient les rippeurs de Sita Ile-de France (1 700 salariés) qui se mettaient en grève réclamant une augmentation des salaires de 4%. Moins d'un mois après, c'est au tour des éboueurs de Veolia-Onyx et Silim travaillant pour les villes de la communauté d'agglomération du Pays d'Aix, de la région de l'étang de Berre, et le troisième arrondissement de la ville de Marseille, d'arrêter le travail en demandant une augmentation et une harmonisation des salaires...
Il n'est pas facile de s'accorder entre représentants des éboueurs et ceux des sociétés prestataires au moment des négociations annuelles sur l'évolution des salaires. Tel est le constat que l'on peut faire après la grève des 1 700 éboueurs de Sita-Ile-de-France du mois d'avril et celle des salariés de Veolia-Onyx, Silim qui se déroule actuellement dans les Bouches-du-Rhône. Dans les deux cas, plusieurs réunions de négociations se sont déroulées qui ont abouti sur des grèves de plusieurs jours. Ces affrontements reflètent la difficulté du dialogue social, et font ressortir une réelle différence d'analyse sur les situations financières des sociétés et du partage des ressources financières . En même temps, il n'échappera à personne qu'elles surgissent en pleine période d'élection présidentielle et s'invitent dans le débat entre les candidats qui concerne notamment l'obligation de service public, le pouvoir d'achat des salariés.
Lorsque l'intersyndicale FO-CFDT-CFTC-CGT-CNT-CGC-FNCR réclame une hausse de 4 % pour les ouvriers de Sita-Ile-de-France, le délégué FO, Mario David, justifie ainsi sa demande : « Pendant des années, les augmentations étaient très faibles à cause du déficit de l’entreprise. Maintenant qu’elle fait des bénéfices, on veut notre part." Résultat des courses... Après plus de quatre jours de grève, les ordures s'amassent, et la direction qui bloquait sur 2% et une prime de 150 euros, accepte finalement 3% d'augmentation des salaires avec effet rétroactif au 1er janvier et 0.5% applicable au 1er juillet.
Dans les Bouches-du-Rhône, l'Intersyndicale CFDT,CGT,FO, et CFTC demande aussi une augmentation salariale et une harmonisation des salaires, des primes entre les établissements de la même société. Et la négociation étant dans l'impasse, la grève de plusieurs jours se traduit par des ordures non collectées. Les syndicats sont confiants dans l'issue du conflit. Il est vrai qu'ils s'appuient sur un taux de 99% de grévistes, y compris les agents de maîtrise.