Collecte des piles et batteries : les Français sur la bonne voie ?
Un nouveau sondage Ifop/Batribox a été réalisé du 29 au 30 mai 2008, auprès d’un échantillon de 1 006 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. Il démontre que les points de collecte des piles et batteries usagées semblent progressivement trouver leur place dans le paysage du tri sélectif des déchets ménagers. En effet, loin devant tous les autres moyens de se débarrasser de ces déchets, plus de la moitié des personnes interrogées (58%) déclare les déposer dans un point de collecte situé au sein d’un commerce. Les Français seraient-ils donc sur la bonne voie en la matière ?...
Le dépôt en déchèterie constitue le deuxième comportement (à hauteur de 16%) et 10% avouent aujourd’hui encore "jeter ce type de déchets à la poubelle". Le dépôt dans des points de collecte situés sur le lieu de travail, à l’école ou à la marie est très peu prisé pour le moment (2% à 6%), du fait probablement d’un manque d’équipement de ces lieux publics.
Toutefois, on note que les comportements varient selon le profil des individus. Ainsi, les femmes et les retraités (personnes triant le plus leurs déchets en général) sont plus nombreux à utiliser les points de collecte des magasins tandis, que les jeunes âgés de 15 à 24 ans ainsi que les habitants de l’agglomération parisienne sont plus nombreux parmi les réfractaires au tri, considérant les piles et batteries usagées comme le reste des ordures ménagères. Il est en outre intéressant de relever que la connaissance ou non de l’obligation de collecte de ces déchets par les commerces vendant ce type de produit n’influence pas le tri de ces déchets. D’ailleurs, les deux tiers des interviewés (67%) savent que les magasins commercialisant des piles et batteries ont le devoir de collecter ces objets une fois usagés. Ce taux de connaissance est plus élevé parmi les retraités et les hommes.
Les deux tiers des personnes interrogées (67%) considèrent que ces points de collecte placés dans les magasins sont insuffisamment mis en évidence (36% sont "tout à fait d’accord" sur ce sujet) et ce, quel que soit le lieu d’habitation de l’individu (urbain / rural ; Paris / province). Dans le même temps, ces points de collecte sont jugés souvent trop pleins par plus de la moitié de l’échantillon (53%, dont un quart de "tout à fait d’accord") et plus d’un tiers (35%) estime qu’ils sont "souvent mal entretenus, sales ou en mauvais état". Si peu de différences de jugement peuvent être relevées selon les profils sociodémographiques, les artisans et commerçants se montrent particulièrement critiques sur ces deux derniers points (respectivement 60% et 41% de "total d’accord").
Quoi qu’il en soit, l’emplacement idéal d’un point de collecte au sein d’un supermarché demeure l’entrée de l’établissement pour la majorité des personnes interrogées (58%), positionnement plébiscité par les artisans et commerçants (71%). Les autres localisations telles que la sortie de caisse ou l’accueil sont nettement moins favorisées (respectivement 15% et 14%) et les endroits tels que la tête du rayon des piles et batteries ou la proximité des paniers n’apparaissent pas pertinents (9% et 4%). Notons que les jeunes âgés de 15 à 24 ans (soit la catégorie d’âge la moins impliquée dans le tri) sont plus nombreux (22%) à évoquer la sortie de caisse parmi les emplacements pertinents.
Enfin, en termes de lieux publics, le supermarché représente de loin le site le plus approprié à la collecte des piles et batteries usagées (59% le citent en premier et 84% au total des citations). Le fait que ces points de collecte soient aujourd’hui largement diffusés en ces lieux participe sans doute à la forte légitimité qui leur est reconnue. Viennent ensuite, au même niveau, la déchèterie (35%), le lieu de travail (30%, et 56% pour les professions libérales et cadres supérieurs) et la mairie (29%). L’école apparaît nettement moins adéquate mais semble toutefois pertinente aux yeux de 15% des interviewés, notamment chez les parents d’enfants âgés de moins de 15 ans (34%).
Au final, il ressort donc de cette étude que la possibilité de déposer ce type de déchets dans les supermarchés apparaisse désormais relativement acquise. Il semble que le déploiement des points de collecte en des lieux supplémentaires soit donc tout à fait légitime.
En rapport direct avec le sujet, nous vous renvoyons à la lecture de notre précédent article : Recyclage : les écoliers mis à contribution.