La Haute-Vienne figure parmi les 7 premiers départements à avoir généralisé la collecte et le tri des textiles : 207 bornes installées – soit 1 pour 2 000 habitants – sont fournies, installées et entretenues par l'opérateur. Fin de semaine dernière, la Communauté d’Agglomération Limoges Métropole, le Conseil Général de la Haute-Vienne, le SYDED de la Haute-Vienne, Sita et la Boîte à Papiers présentaient le bilan d’activité des BoxTextile mises en place depuis mai dernier, dans le département de la Haute-Vienne...
Depuis mai 2012, quelque 207 conteneurs appelés "Box Textile" ont été mis en place sur le territoire de la Haute-Vienne. Il s'agit là d'une initiative lancée conjointement par la Communauté d’Agglomération Limoges Métropole, le Conseil Général de la Haute-Vienne et le SYDED de la Haute-Vienne afin d’atteindre les ambitieux objectifs de recyclage des vêtements tels que fixés par le Grenelle 1, par l'intermédiaire d'Eco-TLC, un éco-organisme dédié, dont il est bon de rappeler les objectifs : 50% des volumes de vêtements collectés et triés, soit 350 000 t/an pour un gisement annuel global de 700 000 tonnes ; une réduction de 30% des textiles allant en décharge ; le recyclage et le réemploi des textiles à hauteur de 70% au moins; et l'intégration dans la chaîne, des réseaux d’économie sociale et d’insertion.
Après avoir étudié les propositions de plusieurs opérateurs de collecte et de tri agréés par Eco-TLC, les collectivités ont retenu l’offre de Sita, spécialisée comme on le sait, dans la gestion et de la valorisation des déchets, même si la branche textile n'est pas sa spécialité première. Toujours est-il que Sita s'est associée à l’entreprise locale la Boîte à Papiers, au titre des emplois solidaires, et qu'aujourd'hui, la Haute-Vienne figure parmi les 7 premiers départements à avoir généralisé la collecte et le tri des textiles.
Les 207 bornes installées – soit 1 pour 2 000 habitants – sont fournies, installées et entretenues par l'opérateur. Elles sont collectées a minima une fois par semaine par la Boîte à Papiers, une fréquence ajustée en fonction du taux de remplissage constaté. Ces conteneurs spéciaux bénéficient d’une maintenance régulière, tandis que leurs abords sont périodiquement entretenus, ce qui garantit aux collectivités leur bon état de fonctionnement et la propreté des zones d’implantation.
Comme partout, les voyoux sévissent dès lors qu'il y a collecte de vêtements; dans le cas qui nous occupe, une quinzaine de bornes a été renouvelée, suite à des actes de vandalisme, depuis leur mise en service.
Les vêtements collectés sont temporairement stockés dans des lieux sécurisés respectant le cahier des charges des filières de valorisation. Triés dans des centres de classage de partenaires locaux en Gironde (33) et dans le Gers (32), voire en Europe (SOEX Group, en Allemagne), agréés par Eco-TLC, les vêtements sont ensuite orientés vers l’une des 3 filières de valorisation possibles, selon leur état :
le réemploi, pour les plus belles pièces, notamment au travers de boutiques de fripes et d’associations caritatives (70 % des volumes).
la valorisation matière, sous forme de chiffons d’essuyage ou, après effilochage, comme fibres utilisées pour la fabrication de matières isolantes (26 %).
la valorisation énergétique, pour la part ne pouvant être orientée vers les 2 filières précédentes (4 %).
De la collecte à la valorisation, les vêtements suivent un process rigoureux et sécurisé, mis en oeuvre par chacun des acteurs, qui permet d’assurer aux collectivités une prestation professionnelle et respectueuse de l’environnement dans toutes ses étapes.
Après 5 mois d’activité, on constate une belle évolution des volumes collectés : chaque Box Textile capte en effet une moyenne de 80 tonnes par mois, signe de la bonne intégration des bornes dans le quotidien des ménages.
La mise en place des bornes a permis, à ce jour, la création de 5 emplois locaux en insertion, au sein de la Boîte à Papiers.
Sita de son côté, apporte aux collectivités son appui technique et son expertise dans le domaine de la valorisation des déchets, en vue de favoriser le développement d'activités sur le territoire ; ainsi, le recours à des entreprises de proximité pour la valorisation des vêtements contribuera à dynamiser le tissu économique local. C'est ainsi que Sita projette de collaborer avec la société NTP de Limoges, pour l'effilochage des textiles.
Par ailleurs, les collectivités ont souhaité préserver les activités des associations déjà actives dans le domaine du recyclage des textiles. Ainsi, préalablement au lancement de l'opération, l'opérateur s'est engagé à proposer des conventions individuelles aux associations qui le souhaitent. A ce jour, il a signé des conventions avec l’Associations ALEAS, le Secours Populaire, la Croix-Rouge Française, TRAMPLIN, l’Association des Paralysés de France et SOS Bébés 87. Ces partenariats, selon l’organisation des associations, prévoient notamment :
une mise à disposition gratuite de conteneurs pour l’usage propre de ces associations,
la garantie d’approvisionnement en textiles en cas de manque,
la distribution gratuite de sacs de conditionnement des textiles,
un prix de rachat garanti des invendus des boutiques solidaires.
Enfin, les acteurs des Box Textile sont à l'initiative de la création d'un fonds de développement de la filière financé par un don de 10€ par tonne collectée sur le département. Ce fonds sera destiné à financer chaque année des actions spécifiques en faveur de la valorisation des matières ou de la création d'emplois solidaires.
Cette démarche des collectivités s’inscrit dans le cadre de leurs compétences respectives en matière de déchets ménagers et des objectifs de leurs Agendas 21. Ainsi le Plan Local de réduction des déchets prévoit une baisse de 7% des tonnages d’Ordures Ménagères produites. L’organisation mise en place avec l’implantation des Box Textile doit permettre de détourner des Ordures Ménagères 6 à 7 kilos de matière valorisable par an et par habitant, autant de frais de traitement en moins à la charge des collectivités (soit 100 € en moyenne par tonne d'ordure ménagère portée à l'incinération ou envoyée à la décharge)
La prochaine étape de développement de cette démarche est l’ouverture par Sita, courant 2013, d’un centre de tri des vêtements à Limoges, un site qui constituera une véritable plate-forme de tri régionale et favorisera le développement des filières locales de valorisation des textiles : effilochage, essuyage…
On estime, à horizon de 3 à 5 ans, que l’ensemble de la démarche d’implantation des Box Textile aura permis la création d’une vingtaine de postes ETP (Equivalent Temps Plein), dont au moins la moitié dédiée à l’insertion professionnelle.