Collecte-recyclage des D3E : ça coince toujours à la reprise
En matière de collecte des D3E, la reprise reste difficile d'après le sondage annuel réalisé par la CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie - une association nationale de défense des consommateurs et usagers) avec MV2 Conseil. Celui-ci montre que seulement 24% des clients ont bénéficié de la reprise de leur ancien appareil électrique ou électronique suite à un achat en magasin et 14% via Internet...
"Depuis fin 2006, les Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (D3E, ou DEEE) ne doivent plus être jetés à la poubelle. Tous les appareils alimentés sur secteur, pile ou batterie doivent être dépollués puis recyclés. Chaque consommateur a un rôle à jouer pour assurer le succès de cette filière. Le sondage annuel que nous menons en lien avec MV2 Conseil permet au fil du temps de mesurer l’implication des différents acteurs et de dégager certains enseignements", explique la CLCV.
L’enquête réalisée cette année montre une certaine stagnation. En effet, depuis la première étude en 2009, la grande majorité de la population sait ce que recouvre le terme d’éco-participation (87%) et dit connaître la reprise du "1 pour 1" (76 %). Pour rappel, lors de l’achat d’un appareil électrique ou électronique neuf (télévision, ordinateur, téléphone, électroménager...), grâce à l’éco-participation, le vendeur doit reprendre gratuitement son équivalent usagé pour qu’il soit dépollué et recyclé. Les jeunes (18-24 ans) sont cependant moins bien informés, notamment sur le dispositif de reprise ; seulement 42% d’entre eux le connaissent. Ce sont pourtant de gros consommateurs de petits appareils électriques et électroniques. Concernant le dispositif d’affichage de l’éco-participation qui devait s’arrêter en 2013, il a finalement été prorogé jusqu’en 2020 pour la plus grande satisfaction de 95% des consommateurs interrogés (voir notre article).
Depuis 2011, des meubles de collecte verts sont en libre accès dans les magasins pour rapporter notamment les petits appareils. Problème : seulement 44% des consommateurs les ont repérés, et 53% d’entre eux les ont utilisés. Il faudrait donc renforcer l’information sur ces meubles faciles d’utilisation. Autre souci : seulement 24% des personnes interrogées ont bénéficié de la reprise de leur ancien appareil suite à un achat en magasin et 14% via internet. En magasin, cette reprise s’est déroulée à 32% sur le lieu de vente et 67% directement à domicile ; elle a toujours été gratuite, ce qui n’a pas toujours été le cas sur internet. La reprise gratuite est pourtant une obligation légale, mais elle trop souvent invisible sur les sites web...
"Nous constatons que la reprise ne fonctionne pas très bien. Alors, que deviennent les anciens appareils ? Ils sont majoritairement stockés chez les consommateurs (42%), déposés en déchèterie (31%), donnés à un acteur de l’Economie Sociale et Solidaire - Emmaüs, Envie... - (11%), ou encore revendus sur internet (7%). Bien que les distributeurs ne jouent pas pleinement leur rôle, les consommateurs eux ont bien compris qu’un appareil a un avenir : il peut être dépollué ou avoir une deuxième vie !", indique la CLCV. Pour plus d'informations concernant l'évolution des pratiques de collecte des D3E depuis 2009, rendez-vous ici. Nous vous renvoyons également à notre article de 2012 : Collecte des D3E : un taux de reprise couci-couça.