Collecte sélective : les limites du modèle français
La séparation des matières est d'autant plus efficace qu'elle s'effectue en amont : c'est le principe de la collecte séparative des ordures ménagères organisée en porte à porte, ou dans les déchèteries et autres points d'apport volontaire, modes plus économiques et en développement. Les critères de séparation des flux, et leur nombre, diffèrent selon les pays ou les régions...
L'Allemagne est régulièrement citée en exemple pour sa politique en faveur du recyclage. Par un décret datant de 1991, le citoyen a été désigné comme "producteur-trieur" de ses déchets. En Allemagne, la collecte distingue 7 flux, dont 5 collectés en porte à porte : papier-carton, emballages de toutes natures (y compris les sacs plastiques), déchets biodégradables, déchets résiduels et encombrants. Concernant le verre et les substances dangereuses, ils sont collectés par rapport volontaire. L'Allemagne pratique également la consigne des bouteilles, en verre mais aussi en plastique.
Cette organisation traduit une culture environnementale et un esprit civique développé ; elle implique aussi des coûts élevés. D'autres pays européens, et certains Etats américains, pratiquent aussi une politique volontaire en faveur du recyclage, avec un fort développement des collectes sélectives.
En France, le cas le plus général distingue 2 flux, hors collecte du verre : les emballages et les journaux d'un côté, et les déchets résiduels de l'autre. En dépit d'une certaine réussite, ce système présente des inconvénients :
la collecte des emballages, limitée aux bouteilles et flacons, exclut d'autres plastiques valorisables ;
et la collecte des déchets fermentescibles mêlés aux résiduels les exposent à des pollutions préjudiciables à la production de composts de qualité.
Sur ces questions en débat, la recherche du meilleur compromis entre contraintes, coûts et efficacité conduit à l'hypothèse de 3 flux principaux : le verre, les biodégradables (incluant les bioplastiques) et l'ensemble des déchets secs, ces derniers pouvant être triés avec des technologies déjà mises en oeuvre. Ce modèle ne résout pas cependant la question des déchets toxiques qui implique une incitation accrue aux apports volontaires et, de la part des pouvoirs publics, une politique renforcée de communication.