Compostage : de sacrés asticots font leur rentrée
Délicieuses mission que celle-ci : les vers ne boudent pas leur plaisir de transformer les restes de cantine du lycée Branly (Boulogne sur Mer), qui accueille environ 900 demi-pensionnaires, en compost de qualité. Pour ce faire, on a équipé les lieux de deux lombricomposteurs collectifs de 660 litres, disposés non loin du réfectoire auxquels s'ajoutent 6 petits bacs individuels, installés dans les classes de SVT. « Les professeurs de sciences et vie de la terre se sont montrés très intéressés par le projet » qui leur permettra d’observer le travail des lombrics et d’analyser les champignons qui se développent.
Non seulement cette initiative aura pour effet de produire du compost qui sera utilisé pour enrichir le sol des minis potagers qui seront créés bientôt au bénéfice des plus jeunes (l’école primaire Femeland-Dezoteux) qui pourront découvrir le procédé et le cycle des plantes, mais en outre, cette façon de faire aidera les enseignants à démontrer le gâchis alimentaire quotidien contre le quel il faut lutter.
Depuis quelque temps, on se posait la question de savoir ce qu'on pourrait mettre en place pour « nos déchets de produits fermentescibles afin de les valoriser mais également comment sensibiliser nos élèves au gaspillage alimentaire, en faisant en sorte qu'ils visualisent ce qui est jeté. L’idée est venue de de notre intendant Éric Fouchou-Lapeyrade », a indiqué la proviseure, Christine Rigollet. En prendre trop dans l'assiette est courant dans la restauration scolaire ; au plan régional, une étude estime à 12 % les denrées non consommées.
La solution a donc été trouvée et satisfait tout le monde : on transforme les déchets en compost, on sensibilise les jeunes et on exploite le compost ainsi produit. Afin de ne pas se planter, les enseignants, les agents de labo et les cuisiniers impliqués dans le projet sont allés à l'école d'Amir Nicolas, « maître composteur » qui s'est chargé de les former, avant la rentrée.
Au terme de quatre mois, du compost sans odeur résultera de cette opération fédératrice qui sera suivie de près par Amir Nicolas, lequel a d'ailleurs créé sa micro-entreprise et sa mini-ferme d’élevage de vers à Wimereux après avoir été formé par une association belge.