Compostage : la France pourrait inspirer la Tunisie

Le 29/10/2013 à 19:47  

Compostage : la France pourrait inspirer la Tunisie

boues de STEPTout récemment, une délégation d'ingénieurs agronomes tunisiens est venue visiter une plateforme de compostage. Il faut dire qu'en 20 ans, les déchets ont pris du poids, de l'autre côté de la Méditerranée, notamment du fait du développement de l'industrie de l'huile d’olive. De là est venue l'idée de mettre en place  un programme de coopération et de puiser son inspiration à partir de ce qui a été mis en oeuvre en matière de traitement des boues de stations d’épuration.

 Une dizaine d’ingénieurs agronomes tunisiens et de représentants régionaux du ministère de l’agriculture est venue pencher sur la manière dont on traite les déchets en France : ils se sont rendus sur la plateforme de Légugnon (Pyrénées Atlantiques), installée non loin de la station d’épuration de la ville, qui traite les eaux usées des particuliers et celles des usines, dès lors qu’elles ne contiennent pas de « résidus réfractaires ou de métaux lourds », précise le responsable du service assainissement de la Ville, Éric Lassalle. Ici, la collectivité a fait le choix de se garder la gestion de ses déchets en régie et donc la responsabilité qui va de pair.

Dans ce contexte, bien que la ville ne soit peuplée que de 11 000 habitants, la station dispose de la capacité de traiter les résidus de l’équivalent de 25 700 équivalents (ce qui intègre donc largement les quantités d’effluents d’origine industrielle). De l’installation, sort une eau dépolluée d’un côté et des résidus de traitement de l’autre, à savoir les boues qui seront-elles-mêmes mélangées à des déchets verts, pour en faire un compost qui sera épandu.

Auparavant, les boues de la STEP étaient épandues en direct ; ce n’est plus le cas de nos jours : 1 400 tonnes de compost sont produites chaque année et résultent d’un mélange aux trois quarts, de déchets verts broyés. Après avoir séjourné quelques semaines dans des alvéoles bâchées, histoire de fermenter, elles sont livrées affinées aux exploitants agricoles du secteur, bien heureux de réceptionner cette matière organique qui compense en partie l’appauvrissement des sols lié à la production de maïs d’ensilage.
Ailleurs, des expérimentations sont menées sur de plus grosses stations d’épuration afin de mettre au point une meilleure valorisation énergétique des boues d’épuration, grâce à la méthanisation, notamment. Dans la mesure où c'est la valorisation agricole qui intéresse particulièrement les visiteurs tunisiens, il est probable que c'est le modèle de Légugnon qui sera choisi.