Depuis 2011, 2 espèces de sargasses ("Sargassum fluitans" et "Sargassum natans") prolifèrent dans l’Atlantique Nord et s’échouent périodiquement de façon massive sur les côtes des Caraïbes. Lorsqu’elles se décomposent sur les plages, elles dégagent d’importantes quantités de sulfure d’hydrogène, provoquant nuisances olfactives, mécaniques et sanitaires. La procédure mise en œuvre contrer ces nuisances consiste à organiser de grandes campagnes de ramassage aboutissant à une problématique de collecte, de stockage et de valorisation ou d’élimination de ces déchets (voir vidéo ici).
Le projet de recherche ECO3SAR, piloté par le laboratoire Borea (CNRS/MNHN/SU/IRD/Université Caen Normandie/Université des Antilles) en collaboration avec des chercheurs de l’Université des Antilles et en partenariat avec le laboratoire d’analyses départemental de la Drôme, vise à explorer des pistes de valorisation des sargasses, notamment sous la forme de compost. Il s’inscrit dans une nécessité d’augmenter les connaissances scientifiques sur ces algues. Associant une entreprise spécialisée dans la production de compost (Holdex Environnement), ce projet permettra d’assurer le transfert de ce savoir vers de potentielles applications.
Dans les faits, les chercheurs effectueront des analyses chimiques afin de détecter la présence de polluants, les sargasses étant réputées pour accumuler facilement des métaux lourds. En effet, des études antérieures ont montré qu’elles pouvaient être contaminées par l’arsenic et la chlordécone (voir ici), ce qui rend leur valorisation très difficile. Afin de réaliser leurs analyses, les scientifiques procèderont à des missions de ramassage des algues ; la première campagne d’échantillonnage a eu lieu en juillet dernier et la prochaine est prévue pour ce mois-ci.