Compostage : une bonne recette pour alléger vos poubelles
Aujourd'hui, réduire la quantité de déchets produits par chacun est un objectif prioritaire. Pour ce faire, il existe bon nombre de petits gestes simples. Ainsi, réaliser son compost peut être un excellent moyen de participer à la réduction des déchets, tout en profitant des avantages d'un fertilisant gratuit et naturel. Une alternative intéressante aux engrais et autres fertilisants du commerce...
La quantité de biodéchets qu'un ménage pratiquant le compostage prend en compte, est de l'ordre de 150 à 200 kg/hab/an (dont 80 kg/hab/an de déchets de cuisine). Aujourd'hui, une collectivité impliquant 30 % de la population dans le compostage domestique peut escompter jusqu'à 10% de réduction du tonnage global d'ordures ménagères.
Cependant, ces pratiques domestiques tendent actuellement à diminuer ; il est donc indispensable de leur donner une impulsion nouvelle. Pour cela, rien de tel qu'une bonne recette explicative...
Comment réussir un bon compost ? Comme toute recette de cuisine, il faut des ingrédients, en l'occurence ici des déchets organiques, que l'on peut classer en 3 catégories :
les déchets de cuisine : épluchures, coquilles d'oeufs pilées, marc de café, filtres en papier, sachets de thé, restes de repas, pain, laitage, croûtes de fromage, fanes de légumes, fruits et légumes abîmés, coquilles d'huîtres et de moules pilées ;
les déchets de jardin : tontes de gazon, feuilles mortes, fleurs et plantes fanées, mauvaises herbes non montées en graine, branchage et petites tailles de haies, écorce d'arbres, paille et foin ;
et les déchets domestiques : essuie-tout, serviettes en papier, cendres de bois, sciure et copeaux de bois non traités, plantes d'intérieur.
Deuxième étape : la recette. Deux méthodes existent pour fabriquer son compost : le compostage en tas ou le compostage en bac :
Pour réaliser la première, il suffit de faire, dans un coin de son jardin, un tas qui peut avoir une hauteur de 0,5 à 1,5 mètre en moyenne. Cette méthode peut se passer d'une surveillance spécifique et est plus souple d'utilisation qu'un bac. Le compostage en tas convient à ceux qui disposent de place et n'ont pas beaucoup de temps à consacrer au compostage.
Pour le compostage en bac, il faut se munir d'un composteur. On peut soit le fabriquer soi-même, soit l'acheter dans les jardineries, quincailleries ou les grandes surfaces. Plus esthétique que la méthode précédente, il nécessite toutefois une surveillance régulière pour éviter des dérives (sécheresse, pourrissement nauséabond). Il convient bien à de petites quantités.
De façon plus générale, la réussite du compost repose sur une surveillance régulière, complétée de quelques interventions faciles et rapides :
Règle principale : mettre un peu de tout. Pour que les matières compostent, il faut les mélanger entre elles, car chaque type de déchet apporte ses spécificités dans le processus de compostage. Pour réaliser ces mélanges, on peut soit brasser les déchets dès le départ, soit les disposer en couches minces et alternées.
L'aération est aussi très importante, car le mélange a besoin d'oxygène. Dès le départ, il faut donc ajouter au mélange des matières grossières, qui permettent une aération passive, sans oublier de brasser régulièrement le compost, surtout au début, puis tous les 1 à 2 mois.
Enfin, il ne faut pas oublier de surveiller l'humidité : le compost ne doit être ni trop, ni pas assez humide, au risque de voir le processus s'arrêter. Il est donc nécessaire de le surveiller pour pouvoir, si nécessaire, l'arroser ou au contraire l'assécher.
L'attente est un peu longue, mais à condition d'avoir suivi la recette, les résultats seront au rendez-vous. En fonction de l'utilisation souhaitée, la récolte du compost se fera à des moments différents :
Après 3 à 12 semaines, le compost est très peu décomposé. On peut alors l'utiliser sous forme de paillage, c'est-à-dire en couche, au pied des plantes cultivées, pour protéger la structure de la terre et limiter la croissance des mauvaises herbes.
Après 3 à 6 mois, le compost est au stade frais. Sous cette forme, il peut être épandu, à l'automne et éventuellement légèrement mélangé aux tout premiers centimètres du sol par un binage léger.
Enfin, après et au delà 6 à 8 mois, le compost est au stade mûr. Il peut être incorporé au sol ou utilisé comme support de culture en mélange avec de la terre et du sable.