Condat : Colas intègre le recyclage des déchets du BTP
Si la plate-forme est aujourd'hui rationnellement organisée, en terme de recyclage des matériaux issus de l'activité du BTP, cela n'a pas toujours été ainsi. Arrivé il y a 6 ans, Jacques Senant, qui dirige le site employant 130 collaborateurs a peu à peu ordonnancé les choses de manière pragmatique.
Il y a quelques années en effet, on y entassait les matériaux et déchets (comme bon nombre d'entreprises du secteur), ne sachant pas trop quoi en faire, où les mettre...
Ne manquant pas d'espace, le dirigeant a progressivement organisé les choses, jusqu'à en faire un site professionnel, pour ne pas dire industriel.
« Nous avons commencé à utiliser la plate-forme pour nos besoins personnels. Puis, avec le soutien de l'Ademe, nous l'avons ouverte à l'extérieur et avons poussé le recyclage à fond, de manière à limiter le plus possible l'enfouissement des déchets, conscient du non-sens économique qui consiste à ,boucher des trous avec des matériaux qui peuvent être utiles par ailleurs. Dans ce contexte, nous avons étudié les possibilités de transformer les matériaux, afin de leur donner une deuxième vie »...
L'activité de l'entreprise étant largement dépendante des marchés publics, elle a oeuvré afin de recycler, puis écouler ces matières. Ainsi, la communauté d'agglomération Limoges Métropole, donneur d'ordre de premier plan pour l'entreprise est à la fois source importante de production de déchets du BTP, mais également réutilisatrice de matériaux recyclés. Il en va de même du Conseil départemental, même si c'est dans une moindre mesure.
Et c'est ainsi que le recyclage s'est développé, « sur le tas ». Le site accepte aujourd'hui tout ce qui touche à la démolition de béton, comme les matériaux inertes (dalles, parpaings, briques…), mais pas les matériaux dangereux. Un accord a été passé avec Veolia, lequel permet la récupération des matériaux déposés dans les déchetteries de l'agglomération, afin de compléter le dispositif mis en place.
L'entreprise récupère donc des déchets qu'elle n'a pas nécessairement produits, les transforme en matériaux recyclés et incite les professionnels à utiliser ces derniers...
Si cette nouvelle manière de faire n'a pas créé d'emplois nouveaux, elle a permis de maintenir les emplois existants, ce qui n'est déjà pas si mal, au vu de la conjoncture économique délicate que les entreprises du BTP doivent supporter depuis plusieurs années.
Cette démarche de bon sens a été saluée par l'Ademe qui a apporté son soutien dans sa mise en œuvre ; il serait heureux qu'elle soit dupliquée un peu partout en France, les collectivités ayant de plus en plus de difficultés à accueillir ce type de déchets dans les déchetteries qu'elles exploitent (sans compter que les déchetteries publiques n'ont pas vocation historique à capter les déchets professionnels).