Coopération décentralisée : il faut compter avec les déchets
La coopération décentralisée correspond à l’établissement de relations de long terme entre des collectivités françaises et des collectivités étrangères, formalisées par des conventions. Elle peut prendre la forme d’échanges de connaissances, d’une mise à disposition d’experts, d’un financement, d’un don de matériel avec suivi, ou encore la formation du personnel de la collectivité étrangère. Fait notable : les coopérations décentralisées incluent de plus en plus un volet concernant les déchets et/ou l’énergie...
Depuis quelques années ou dizaines d’années, la démographie des villes des pays du Sud a tendance à exploser. Face à cet accroissement exponentiel de la population, les services publics ont du mal à s’organiser et à se structurer, avec des problématiques liées à la gestion des déchets et de l’énergie fournie aux habitants. Ceci explique pourquoi ces thématiques sont désormais souvents incluses dans les coopération décentralisées. Afin de faire le point, Amorce a souhaité publier un recueil (en partenariat avec l’Ademe) présentant 15 exemples concrets de collectivités de diverses tailles, parfois aidées d’associations ou d’institutions, qui font vivre leurs relations de coopération décentralisée et réalisent des projets dans les domaines des déchets et de l’énergie. Ce recueil permet aux collectivités d’avoir un aperçu des projets qui sont réalisés dans ces domaines, avec les difficultés qui peuvent survenir et des éléments de solution.
Parmi les enseignements à retenir, l'ouvrage démontre que l’existence d’un jumelage avec un engagement politique fort entre la collectivité française et la collectivité étrangère, ainsi que la présence dans la collectivité française de ressortissants de la collectivité étrangère, favorisent l’établissement d’une coopération décentralisée efficace. Autre point : il est préférable d’associer les acteurs locaux et la population dans la démarche, sans oublier les associations et d’accompagner les réalisations sur le terrain. Ainsi, lorsqu’une personne de la collectivité française est détachée dans la collectivité étrangère, les projets sont plus faciles à mettre en oeuvre. "La coopération décentralisée doit permettre aux collectivités du Sud de renforcer leur gouvernance et leurs compétences en tant que maître d’ouvrage. Les collectivités du Nord peuvent également y trouver leur compte en découvrant par exemple une gestion différente et motivante du personnel", indique Amorce.
Concernant les déchets, les sujets abordés sont variés : pré-collecte, amélioration de la collecte, mise en place d’une déchèterie, compostage, gestion de l’enfouissement, formation du personnel... Il en est de même pour l’énergie : électrification, sensibilisation, gestion de l’énergie dans les bâtiments, géothermie... Les fiches d’exemples présentées dans ce recueil fournissent des éléments très intéressants sur les thématiques abordables par la coopération décentralisée, sur le déroulement des projets mis en oeuvre et sur la manière de gérer les relations Nord-Sud (ou Est). Elles vont servir de base à la rédaction en 2012 d’un document guide sur la coopération décentralisée. Réservée aux adhérents de l’ association Amorce, la publication "Coopération décentralisée - Recueil d'exemples comportant des projets de gestion des déchets ou de l'énergie" est téléchargeable ici.