Corse: la préfecture autorise un nouveau centre de déchets privé
"On est au pied du mur", a insisté Josiane Chevalier, réaffirmant que "personne en Corse ne veut revoir des décharges sauvages". Et de rappeler que sans incinérateur, la Corse ne dispose que de deux centres d'enfouissement : celui de Viggianello 1 dont la capacité initiale de 60 000 tonnes par an a été portée à 110 000 tonnes pour 2019, mais sera ramenée à 59 000 tonnes pour 2020, d'une part, et celui de Prunelli en Haute-Corse, qui peut enfouir 43 000 tonnes par an jusqu'à mi-2022. Etant entendu que le site de Viggianello 1 devra s'arrêter à l'été prochain.
La préfète qui doit notamment faire face à une opposition des riverains à ce nouveau projet, a mis en évidence qu'elle a réduit la durée d'exploitation "de 20 ans à 10 ans" et limité "la capacité d'accueil du site à 58 000 tonnes de déchets par an".
La représentante de l'Etat a également à rassuirer : elle a assuré respecter le protocole d'accord signé en août 2016 entre l'Etat, la Collectivité de Corse et le Syvadec (enc charge de la gestion des déchets ménagers) qui vise à valoriser 60% de ceux-ci d'ici 2021 en augmentant le tri.
Ce protocole établit la "nécessité de disposer, pendant la période intermédiaire, de trois centres de stockage de déchets non dangereux", a-t-elle également reprécisé.
cela dit, le conseil exécutif corse avait appelé la préfète, mercredi 13 novembre, à ne pas autoriser ce projet, refusant de "remettre le secteur du traitement des déchets entre les mains d'opérateurs privés" (voir également notre dépêche).
Dans le ce bras de fer, il est rappelé que les déchets triés ne sont pas impactés ; selon le Syvadec, la Corse a produit en 2018 plus de 236 000 tonnes de déchets ménagers. Elle en a trié 73.000 tonnes (en hausse de 24% par rapport à 2017) et enfoui 163 000 tonnes.