Costa Concordia : gaffe à cette poubelle aquatique !
La catastrophe du Costa Concordia n’est pas celle du Titanic (environ 1 500 morts), mais elle pourrait vite devenir un désastre écologique. Le paquebot a 2 400 tonnes de fioul dans ses soutes ; la compagnie hollandaise Smit Tak vient d’être missionnée pour les pomper. En plus de la marée noire, il s’agit aussi d’éviter la dispersion progressive des eaux usées, des milliers de déchets domestiques, de plastique, de restauration, d’entretien et d’effets personnels de cette ville à moitié engloutie...
Le Préfet maritime de la Méditerranée a déployé des moyens anti-pollution en Corse pour parer aux éventuelles arrivées de fioul en provenance de l'épave du Costa Concordia. L'Italie n'a pas encore fait de même pour la Sardaigne et l'île d'Elbe. Il est noté ici et là des préconisations sur l'utilisation de dispersants. Dans un milieu aussi fragile et riche en biodiversité, ces produits toxiques sont pourtant à proscrire.
Dans un communiqué, l'association Robin des Bois tient à souligner que les polluants et les déchets flottants dans la sous-région marine cernée par l'Italie et la France dérivent sur des centaines de kilomètres. Le fioul, le gazole, les lubrifiants, les huiles hydrauliques ne sont pas les seules matières polluantes liquides à bord de l'épave. Il ne faut pas oublier les eaux usées.
Le Costa Concordia est une véritable poubelle aquatique, pour le moment fermée, de 300 m de long, 35 m de large et haute de 13 étages. Elle déborde de déchets d'ameublement, de déchets alimentaires, de résidus médicamenteux et d'hygiène corporelle, de déchets vestimentaires. Elle contient aussi le chlore des piscines, des D3E (ou DEEE) et des DDS (Déchets Diffus Spécifiques) par dizaines de milliers, des câbles au km, des moquettes et des tissus synthétiques et ignifugés au km², ainsi que des hectares de verre et des plastiques mélangés.
"Il convient après la perte totale d'un paquebot démesuré, lieu de travail et résidence secondaire de 4 300 personnes de prendre des mesures pour éviter la dispersion en mer de toutes les catégories de polluants et de déchets. Au même titre que les carburants, la décharge sauvage du Costa Concordia doit faire l'objet d'un plan de gestion", réclame Robin des Bois.
Comme pour le TK Bremen, qui s’est échoué par gros temps le 16 décembre 2011 dans le Morbihan, le paquebot pourrait être découpé sur place (voir notre article). Le cas du Costa Concordia semble toutefois beaucoup plus complexe. Cela va demander des moyens techniques difficiles à mettre en œuvre et il faudra trouver le moyen de de le stabiliser pour une intervention qui pourrait durer plusieurs mois. Affaire à suivre...