Tout d’abord, la demande de GDE (Guy Dauphin Environnement) tendant à ordonner aux associations de cesser toute action de communication et de prendre toute mesure utile pour faire cesser le blocage, assortie de provisions et d’astreintes d’un montant très élevé, a été intégralement rejetée, la société étant de surcroît condamné à verser 1.200 euros. "La tentative de GDE d’intimider la population a donc totalement échoué. Cette décision vient compléter l’ordonnance du TGI du 4 novembre 2013 déboutant GDE de sa requête visant à faire expulser les occupants au motif que GDE n’apportait pas la preuve de sa propriété sur le terrain où le blocage a lieu", indiquent les associations.
Passons ensuite aux 2 ordonnances visant à autoriser 2 référés préventifs :
Le premier concerne des expertises environnementales chez des riverains qui n’étaient pas partie à la première demande à laquelle le TGI avait fait droit par l’ordonnance du 12 août dernier. Il est à noter que ces expertises devront être faites préalablement à toute exploitation. Le rapport de l’expert devra être remis 5 mois après sa saisine.
Le deuxième est un référé préventif financier visant à déterminer la valeur économique des exploitations ainsi que du foncier bâti et non bâti des requérants, tous riverains du site. De la sorte, les parties connaîtront l’assiette des risques financiers en cas de pollution. La société GDE, qui n‘est assurée que pour des causes accidentelles pourra, dès lors, mesurer la couverture assurantielle et/ou les provisions à constituer, ce qui n’est actuellement pas requis par la règlementation administrative. "La décision du TGI d’Argentan vient donc d’ouvrir une voie nouvelle particulièrement importante en matière de protection des intérêts des riverains des installations classées", se réjouissent les associations.
Par ailleurs, une ordonnance visant à contraindre GDE à respecter la décision du tribunal du 12 août 2013 destinée à faire réaliser une expertise hydrogéologique sur le site. En effet, la société n’a pas communiqué les pièces demandées par l’expert et a déplacé sans justification les piézomètres qui avaient été implantés pour déterminer l’état hydrogéologique du site. "De la sorte, GDE bloque cette expertise, alors qu’il s’agit d’un sujet de préoccupation majeur pour la population de l’Orne", soulignent les associations et riverains. Le TGI a fait droit aux demandes des requérants et a condamné GDE à verser 200 euros d’astreinte par pièce et par jour de retard. Par ailleurs, le tribunal rouvrira les débats le 9 janvier 2014, après avis de l’expert.
Enfin, le TGI a condamné GDE, le Préfet de l’Orne et la DREAL à 100 euros d’astreinte par jour de retard dans la communication des rapports produits par les inspecteurs des installations classées ayant conduit le Préfet au "donner acte" à GDE, qui s’est cru autorisé à démarrer son exploitation le 22 octobre dernier. Par cette ordonnance, le Tribunal estime également qu’il n’est pas nécessaire, à ce stade, d’apposer les scellés et de faire retirer les RBA (Résidus de Broyage Automobiles) déjà déposés.
Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : CSDU de Nonant-le-Pin : les opposants ne désarment pas.