CSR : Federec s'engage plus avant

Le 15/10/2014 à 12:34  

CSR : Federec s'engage plus avant

CSR Le combustible de substitution, produit à partir de déchets a le vent en poupe à l'heure où la loi sur la transition énergétique , votée hier par l'Assemblée nationale, fixe un objectif ambitieux de réduction de 50% de la mise en décharge en 2025 (voir Transition énergétique : les déchets ont un rôle à jouer). Ainsi, 12 millions de tonnes de déchets non inertes, non dangereux, seront détournées chaque année de l’enfouissement pour être valorisées... Dans ce contexte, la Fédération des entreprises du recyclage, particulièrement concernée par le sujet, s'engage quant à l'amélioration de la connaissance du CSR en France...
 
Federec est évidemment concernée par cet enjeu majeur qu'est la production de combustibles de substitution à partir de déchets, source de croissance, d’innovation et d’emplois. Outre les filières traditionnelles de recyclage matière qui approvisionnent régulièrement l’industrie de quelques 7 millions de tonnes de matières recyclées, « nous développons depuis quelques années l’extraction, parmi les déchets anciennement ultimes, de la partie énergétique exploitable pour produire du combustible recyclé. Les consommateurs de ces nouveaux combustibles sont pour l'heure, majoritairement les cimenteries, en substitution d’énergies fossiles (charbon, coke, fioul) ».
 
Le CSR (Combustible Solide de Récupération) constitue le meilleur moyen de réduire les tonnes enfouies en valorisant les déchets à fort PCi. Les adhérents de Valordec, l'un des syndicats constituant la fédération, l'ont bien compris et ont été les pionniers de la production de CSR en France (voir notamment : Déchets : que reste-t-il de nos amours?).
Aujourd’hui, les adhérents de la fédération qui se sont lancés dans la production de cette source énergétique disposent d'une capacité de production de plus de 800 000 tonnes, alors que la consommation française s’élève à 130 000 tonnes en cimenteries, unique exutoire de ces matières. (en l'état actuel des choses). Le potentiel de consommation sera à terme de 1,5 million de tonnes dans cette filière (chiffre COSEI 2014).
Afin d’accompagner convenablement la mise en place de cette nouvelle activité de recyclage, « Federec Valordec a décidé de financer, avec l’appui de l’Ademe, une étude de caractérisation de ces CSR ».

Il s'agira d'une étude technique…
Les CSR sont produits à partir de déchets d’origines diverses : DIB, RBA, chutes de fabrication, déchets ménagers, bois, plastiques, etc.
Leur composition est constante pour chaque type de production, ce qui les rend utilisables en cimenterie. Mais chaque type de CSR présente des caractéristiques particulières liées aux déchets d’origine dont ils sont extraits. L’objet de cette étude technique est d’acquérir la connaissance de la diversité des CSR produits.Combustible de substitution

… qui sera construite sur une base d'échantillons de plusieurs tonnes…
La contribution des entreprises de Federec passera en effet « par la fourniture d’échantillons représentatifs de plusieurs tonnes (afin de déterminer les caractéristiques physiques, chimiques et de combustion), les entreprises de recyclage concernées étant mobilisées afin de poursuivre sur cette voie qui permettra à terme de proposer une caractérisation des conditions d’utilisation de ces combustibles ».
L’objectif final de l’étude est de proposer une nomenclature qui regroupera sous des appellations dédiées, les différentes classes de combustibles. Ceux-ci seront ordonnés selon leur composition, leurs conditions de combustion, leurs caractéristiques ou d’autres critères qui apparaîtront lors de l’étude.

La sortie du statut de déchet n’est pas étudiée dans le cadre de cette étude technique. Quel que soit le statut des CSR, la connaissance de leurs divers composants et de leur capacité d’utilisation est la véritable réponse et avancée que nous souhaitons combler. Le changement du statut de certaines formulations pourra éventuellement être envisagé par la suite.
Avec cette étude, « Federec traduit son engagement vers l’ordonnancement des connaissances techniques de nos métiers. Premier pas vers la mise en place d’un éventuel centre technique du recyclage, cette étude contribuera efficacement au développement de la société durable basée sur l’économie circulaire », nous confie Alfred Rosalès, Directeur général de la fédération.

La constitution d'un groupe de travail dédié, la mobilisation des entreprises adhérentes concernées qui multiplient les échanges de qualité qui ont cours depuis 3 ans, ont incité de nouvelles entités à se lancer dans l'aventure (Braley Environnement a récemment inauguré sa toute nouvelle installation (voir Braley Environnement ne brade pas le tri), tout comme Bourgogne Recyclage (voir Côte d'Or : quand le déchet "donne chaud" ) et Excoffier Recyclage le feront ces prochains jours) : les problématiques du marché de l’énergie et le besoin de compétitivité de l’industrie française « motivent la fédération et ses adhérents à continuer de développer des solutions innovantes au travers du recyclage. L’amélioration constante du taux de valorisation matière reste une priorité des professionnels du secteur car essentielle dans le développement de l'économie circulaire, mais le développement de solutions complémentaires, comme la valorisation énergétique sous forme de CSR est clairement considérée comme stratégiquement importante pour atteindre nos objectifs à l’horizon 2020 », confirme Jean-Philippe Carpentier, président de Federec.

CSRCette étude sera un outil de première importance pour les entreprises de recyclage (puisque ces travaux permettront d'encadrer au travers de critères qualitatifs les productions de CSR, mais aussi de se diriger vers une amélioration des qualités et préparer une éventuelle diversification des consommateurs), mais aussi pour les utilisateurs puisque cette étude permettra de donner les moyens aux utilisateurs de commander certains types de CSR pour des utilisations ciblées et de faciliter les échanges de matière entre producteur et utilisateur.
C'est sans compter que ces travaux seront utilisables pour la recherche et l’innovation, puisqu'ils permettront de fournir aux centres de recherche travaillant sur la gazéification, la pyrolyse, ou les foyers ouverts, une description aboutie des CSR qui leur sont accessibles.
Federec tient à «  remercier officiellement ses partenaires pour cette étude, qui sont Compte-R, chaudiériste français,  Atanor, bureau d’étude reconnu dans le domaine de la combustion, et l'Ademe »...