Cuivre : l’Europe mise sur le recyclage

Le 28/04/2011 à 17:06  
Cuivre : l’Europe mise sur le recyclage
Feuilles de cuivre Le rapport annuel de l’International Copper Study Group (ICSG) fait état d’une augmentation sans précédent du recours au cuivre recyclé en Europe (Russie incluse). Avec une hausse de +3,5 points en un an, le cuivre recyclé a couvert 45,7 % des besoins des européens en 2009, contre 42,2 % en 2008. Au niveau mondial, la part de cuivre provenant du recyclage dans l’utilisation globale est tombée de 35,3 % en 2008 à 33,7 % en 2009, du fait notamment de la forte hausse de la demande en Asie. Le secteur qui a le plus recours au cuivre recyclé est le BTP : certains produits-clés utilisés dans le bâtiment sont déjà produits à 100 % à partir de cuivre recyclé (European Copper Institute, Life Cycle Assessment)...

 Nouveau record 2009 : plus de 45 % du cuivre utilisé en Europe est issu du recyclage! Il est bon de rappeler que le recyclage du cuivre comprend le cuivre dit « secondaire » (issu de la collecte de produits en fin de vie : câbles, tuyaux, robinetterie, appareils ménagers, matériel informatique et électronique…), et la refonte directe de chutes en usine.
Avec plus de 2,2 millions de tonnes de métal rouge recyclé utilisées en 2009, l’Europe (Russie incluse) a couvert 45,7 % de ses besoins en cuivre grâce au recyclage, contre 42,2 % l’année précédente, soit un bond de +3,5 points. Le recours au recyclage atteint ainsi son plus haut niveau historique, dépassant les 44,4 % atteints en 2002.
L’industrie européenne du cuivre a été sévèrement touchée par la crise économique. Sur la période 2008-2009, la demande totale de cuivre a chuté de 23 %, induisant des pressions sur les marchés et encourageant les acteurs européens à maximiser le recours au recyclage pour contenir les coûts de production.

 Stimulée par une forte demande en Chine, l’utilisation mondiale de cuivre en 2009 est restée identique à 2008, avec 23 millions de tonnes. Sur ce total, 7,8 millions de tonnes de métal rouge étaient issues du recyclage, qu’il s’agisse de production secondaire (liée à la collecte d’équipements usagés), ou de refonte directe de chutes en usine. Au niveau mondial, le cuivre recyclé a couvert 33,7 % des besoins en 2009, (– 1,4 points vs. 2008).
Le pourcentage plus élevé en Europe s’explique par plusieurs aspects : un taux d’équipement de produits contenant du cuivre élevé (un marché de renouvellement), une filière de recyclage dynamique (l’industrie européenne a massivement investi dans la production de cuivre secondaire), ainsi que des politiques en faveur du recyclage (directive sur les DEEE).

Olivier Tissot, Directeur du Centre d’Information du Cuivre, rapelle qu'en  « recyclant le cuivre, on économise 80 % d’énergie par rapport à la production primaire, et on évite le rejet de plus de 650 000 tonnes de CO2 par an. Mais au-delà de la diminution de l’impact environnemental, le recyclage renforce la sécurité d’approvisionnement de l’Europe en cuivre, qui constitue l’un des matériaux clés de nos sociétés contemporaines. »
 
Utilisation du cuivre en Europe en 2009
Le secteur du bâtiment montre l’exemple. Pour ses applications dans le bâtiment, le métal rouge est particulièrement prisé pour ses qualités intrinsèques uniques : résistance, malléabilité, conductivité thermique.
Face aux nouvelles exigences environnementales dans le secteur de la construction, le cuivre dispose de nombreux atouts. Matériau durable, il est recyclable à l’infini sans aucune altération de ses propriétés ni perte de performance. La plupart des produits en cuivre ou en alliage de cuivre utilisés dans le les canalisations, le chauffage et la climatisation, les installations solaires thermiques mais aussi les façades et toitures peuvent être produits à 100 % à partir de cuivre recyclé.
« Aujourd’hui, les produits en cuivre utilisés dans le secteur du bâtiment contiennent en moyenne 70 % de cuivre recyclé. Le métal rouge s’intègre parfaitement dans une approche environnementale globale des bâtiments. A l’heure où le volume de déchets collectés ne cesse d’augmente, l’industrie européenne du cuivre s’est dotée d’une filière recyclage qui est prête et capable d’en assurer le traitement », complète Olivier Tissot.