Recherche, microalgues et recyclage... Tout un programme, qui vient d'ailleurs de démarrer, pour des travaux de R&D devant durer 3 ans : le projet Cyclalg, mené en collaboration avec l'INP Toulouse, reposant sur un principe d'économie circulaire, vise à améliorer le processus de fabrication du biodiesel à partir de microalgues (en augmentant la quantité et la qualité de l'huile extraite à partir des algues, pour rendre le processus plus productif et donc plus rentable), mais aussi à exploiter les déchets qui résultent de ce processus (en optimisant l'utilisation des résidus générés au cours de la production de biodiesel, lesquels seraient transformés en bioengrais ou produits nutritifs, produits cosmétiques et autres). Financé à hauteur de 1,4 million d'euros par l'Union européenne, Cyclalg, est mené en collaboration avec cinq autres centres technologiques de France et d'Espagne...
Voilà un programme de recherche, associant production de biodiesel à partir de micro algues, et valorisation des déchets, qui sera développé en France avec le soutien de l'Union européenne. Si la production de biodiesel à partir de microalgues est une avancée scientifique dont la faisabilité a été démontrée, la mise en œuvre de ce procédé est limitée car la productivité de ce processus reste faible et son coût, élevé. De surcroît, le processus génère des déchets qui gagneraient à être utilisés... D'où la nécessité d'aller plus avant grâce à la R&D...
Dans ce contexte, l’Union Européenne vient de soutenir le CRT CATAR (qui opère en étroite collaboration avec le Laboratoire de Chimie Agro industrielle -LCA : INP Toulouse / INRA-, "spécialisé dans la valorisation des produits et co-produits de l'agriculture et de la forêt"), adossé à l'INP Toulouse, impliqué dans le projet Cyclalg, en collaboration avec 5 autres centres technologiques de France et d’Espagne ( Neiker Tecnalia, Centro Nacional de Energías Renovables, Tecnalia Research & Innovation, Asociación de la Industria Navarra, le Centre Technologique en Environnement et Maîtrise des Risques en Aquitaine), dont le but est de promouvoir une bioraffinerie à base de microalgues. L’enjeu de ces recherches est double : d’une part, améliorer le processus de fabrication du biodiesel à partir de microalgues, et, d’autre part, exploiter les déchets qui résultent de ce processus.
Ce programme de recherche propose un schéma basé sur un principe d'économie circulaire, dans lequel les coproduits agro-industriels seront utilisés pour nourrir les microalgues, produire des aliments pour les animaux ou encore des cosmétiques.
Pour la responsable du projet, Christine Raynaud, « ces recherches représentent un enjeu considérable. En effet, tous les pays cherchent à concevoir des énergies et des produits fiables, propres et peu coûteux, et les microalgues présentent un très gros potentiel. Nos chercheurs devront permettre de créer une bioraffinerie utilisant intégralement la biomasse microalgale pour la production des molécules à haute
valeur ajoutée ».
L'un des objectifs de Cyclalg, programme d’une durée de 3 ans, est de développer et de valider de nouveaux procédés technologiques pour obtenir du biodiesel à partir de la culture en conditions hétérotrophes de microalgues. Ces nouveaux procédés augmentent la quantité et la qualité d’huile extraite des algues, pour rendre le processus plus productif et donc plus rentable.