Fini le volontariat : on s’y colle de manière professionnelle, à la collecte des médicaments non utilisés. On ramène le tout chez les pharmaciens qui sont dans l’obligation de réceptionner et de stocker avant que ces MNU soient récupérés et, pour la plupart, incinérés. Mais à quel prix ? Car nous n’avons pas à faire à des déchets ménagers ordinaires… Rendez-vous nous était donné en ce début de semaine pour faire le point...
Nous ne reviendrons pas sur le passé récent, ni sur l’imbécillité qui consiste à incinérer des médicaments non utilisés et dont la date de validité n’est pas périmée. Absurde lorsqu’on pense à toutes les personnes en France ou ailleurs dans le monde qui n’ont pas les moyens de « s’offrir » le luxe de se soigner correctement.
Dans ce contexte, on collecte, on pratique l'incinération sans autre complexe : la redistribution humanitaire s’est arrêtée le 31 décembre 2008. Depuis le 1er janvier 2009, en effet, les médicaments non utilisés ne peuvent plus être redistribués à des organisations humanitaires, même s'ils sont encore utilisables. Cette décision de l'Etat avait été prise à la suite de plaintes déposées en 2005, contre 21 pharmacies soupçonnées de fraudes. Au lieu de «soigner», comme il aurait fallu, les contrevenants (= trafiquants de ces médicaments), et mettre en place un système efficace pour éviter la récidive, on a éliminé la possibilité de les donner aux organisations d'action humanitaire.
Au diable l'avarice : si on veut donner, on commence par (r)acheter. C'est tout bénéf pour le pharmacien et le labo. C'est pas beau?
Pour ce qui est de ces MNU, le président de Cyclamed, Thierry Moreau Defarges, a rappelé, lors d'une conférence de presse, que les médicaments inutilisés ne devaient pas être jetés à la poubelle ou dans les toilettes pour ne pas polluer le milieu naturel. On met donc les pharmaciens à contribution pour récupérer alors qu’ils sont là pour vendre…
Et tant pis pour le gâchis… quand bien même on prône haut et fort, un peu partout et à chaque occasion, la nécessité de récupérer pour réemployer, et aussi la prévention des déchets…
Pour un peu, on en serait malade…
Bref. La collecte des Médicaments Non Utilisés (MNU) effectuée depuis plus de 15 ans de façon volontaire par les pharmaciens est désormais devenue une obligation professionnelle (loi 2007-248, art.32, parue au J.O. du 27/2/2007 et décret n°2009-718, JO du 19/6/2009). En plus de l’approbation déjà obtenue pour les emballages collectés avec les MNU (arrêté du 3 mars 2009 paru au J.O. du 14/3/2009), Cyclamed s’est vue octroyée un agrément pour 6 ans pour la collecte et l’élimination des MNU (arrêté du 25/1/2010, paru au JO du 5/2/2010) qui conforte sa reconnaissance officielle par les Pouvoirs Publics.
En 2009, 13 275 tonnes de M.N.U. ont été collectées par les pharmacies françaises et regroupées par les grossistes répartiteurs avant leur valorisation énergétique (contre 12311 tonnes en 2008). Cette collecte est en hausse de près de 8 % par rapport à 2008. La valorisation énergétique de ces M.N.U. a été réalisée par 52 unités de valorisation sélectionnées pour leur conformité aux normes environnementales, récupérant l’énergie sous forme de chaleur et/ou d’électricité.
Sur le critère des quantités rapportées par habitant : Le Limousin avec 289 grammes par habitant La Picardie avec 279 grammes par habitant La Champagne Ardenne avec 272 grammes par habitant Sur le critère de la progression 2009 / 2008 en tonnages ou en grammes/habitant : Un classement général tenant compte de la place des régions sur ces critères ci-dessus aboutit au classement *: |
Cette croissance de la collecte est le résultat d’une communication forte auprès de l’ensemble des acteurs professionnels et de l’efficacité de la campagne télévisuelle grand public.
En décembre 2008, une nouvelle campagne à la télévision a été lancée : elle a pour vocation, de valoriser à la fois le consommateur de produits de santé comme acteur éco-citoyen de la protection de l’environnement, mais aussi le pharmacien et l’ensemble des professionnels du médicament.
L'objectif étant d'obtenir du plus grand nombre le « réflexe Cyclamed ».
Dans le prolongement de la vague de Décembre 2008, une présence régulière a été assurée tout au long de l’année 2009 avec une mini-vague, tous les mois, principalement destinée aux seniors.Une nouvelle vague qui s’est déroulée du 4 au 24 janvier 2010 nous a permis de remobiliser les mères de famille en réalisant près de 25 millions de contacts.
« Nous aurons, tout au long de l’année 2010, 4 nouvelles vagues pour les seniors, particulièrement consommateurs de médicaments :
du 5 au 18 avril, du 28 juin au 11 juillet, du 6 au 19 septembre et du 22 novembre au 5 décembre, explique le président de l'éco-organisme. «Un partenariat très fort sera mis en oeuvre aussi lors de "La Semaine du médicament" avec le LEEM et le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens en participant activement aux réunions régionales et nationale (en particulier à Montpellier, Grenoble et Paris).
Le Tour de France dans chacune des régions permet de réunir nos partenaires locaux et régionaux dans un premier temps : Conseil Régional de l’Ordre des Pharmaciens (CROP), responsables syndicaux de pharmaciens, grossistes répartiteurs, prestataires, autorités (Ademe, Inspection régionale de la pharmacie), les associations de consommateurs, avant la présentation faite à la presse.
En 2009, les réunions se sont déroulées à Nancy, Rennes, Caen, Paris, Amiens, Nantes, Limoges, Rouen, Dijon, Orléans.
Pour 2010, nous avons initié nos visites régionales dans les villes suivantes : Bordeaux, Reims, Paris, Montpellier, Strasbourg», poursuit Thierry Moreau Defarges …
Les résultats commencent à porter leurs fruits : l’étude barométrique menée par LH2 sur les comportements en matière de tri des MNU et sur la notoriété et l’image de Cyclamed révèle que les trois quarts de nos concitoyens (74 % déclarent rapporter les MNU chez le pharmacien. Ils adhèrent de façon massive (83 %) aux valeurs environnementales (en participant ainsi à éviter les rejets médicamenteux dans la nature : décharge, eaux de surface et souterraines…) et de sécurité sanitaire domestique (prévention des accidents) que défend Cyclamed.