L'éco-organisme Dastri s’était mobilisé, en 2017, pour participer à la première phase de l’expérimentation vaccinale en assurant la collecte et le traitement des déchets d’activités de soins perforants produits en pharmacie. Au regard du contexte incertain concernant le financement de la prise en charge des déchets pour les 2 années d’expérimentation, il annonce qu'il ne participera pas à la campagne 2018-2019...
Alors que l’article 39 du PLFSS (Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale) pour 2019 prévoit de généraliser la vaccination antigrippale en pharmacie, l’expérimentation qui avait été prévue dans la Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2017 et initiée dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine, a été reconduite pour la campagne 2018-2019 et étendue à l’Occitanie et les Hauts-de-France.
"La participation de DASTRI à la première année de l’expérimentation vaccinale était exceptionnelle. Les déchets collectés à cette occasion sont générés par des professionnels de santé et non des patients en auto-traitement, ils ne relèvent donc pas de notre agrément. Notre participation faisait suite à une sollicitation en urgence et devait s’accompagner d’une solution de financement. Malgré nos nombreuses alertes, le financement reste incertain concernant les 2 années d’expérimentation et contraindrait Dastri à majoritairement financer la fin de vie des produits concernés sur fonds propres", indique Yannick Jégou, Président de l'éco-organisme.
Le Conseil d’Administration de l’éco-organisme, réuni en séance le 27 septembre dernier, a donc choisi de ne pas participer à la campagne 2018-2019. Cette décision, annoncée 3 jours avant le lancement de la campagne de vaccination antigrippale, n’a pas été du goût de l’Union des Syndicats des Pharmaciens d’Officine (USPO) : "Une telle prise de position publique, sans concertation avec la profession, est inacceptable pour les pharmaciens d’officine qui travaillent en étroite collaboration avec l’éco-organisme dans le cadre de la collecte des DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risque Infectieux) perforants. [...] Les pharmacies volontaires récupèrent les boîtes à aiguilles rapportées par les patients et les stockent dans leur officine dans l’attente d’une collecte réalisée par Dastri, sans aucune contrepartie financière à ce jour. [...] La décision de Dastri risque d’être préjudiciable à l’expérimentation de la vaccination antigrippale à l’officine".