De Servisair Cargo au rugby... Derichebourg revoit sa copie
Il aura fallu l'union syndicale, une manifestation devant le ministère du Travail, et l'intervention de son directeur général du Travail, pour que le groupe Derichebourg accepte de revoir à la hausse le montant des indemnités supra-légales que sa filiale, Servisair Cargo, va verser à ses salariés, dans le cadre de sa liquidation judiciaire. L'addition reste raisonnable, s'élevant à 1,5 million d'euros, par rapport aux demandes initiales, cinq fois supérieures. Mais, ce n'est pas tout, chez Derichebourg ça bouge toujours...
Mauvaise publicité pour le groupe Derichebourg dont les salariés de la filiale Servisair cargo ont traité le comportement de leur actionnaire " d'escroc et de voleur " lors de la manifestation de mardi dernier devant le ministère du Travail. Après avoir fait la sourde oreille alors que la liquidation judiciaire de Servisair Cargo se précise, le groupe Derichebourg a lâché 1,5 millions d'euros au titre des indemnités supra-légales à répartir auprès des 277 salariés. Chacun d'entre eux devrait percevoir une somme d'environ 5.400 euros en plus des indemnités légales. C'est environ 1/5e des 30.000 euros par employé demandés initialement par les syndicats, mais supérieur aux 3.200 euros proposés antérieurement par la direction.
"Certes c'est peu pour les salariés qui ont au moins 10 ans d'ancienneté dans la boîte, mais c'est mieux que rien. La direction était trop dure et ne voulait rien lâcher", a indiqué M. Bonard, délégué CGC selon lequel toutes les organisations syndicales ont paraphé l'accord.
Autre dossier qui pourrait remonter à la surface, la cession, en début d'année, de la filiale Derichebourg Sûreté à Vigimark qui depuis est en observation judiciaire. Plusieurs dizaines de salariés ont débarqué dans les bureaux parisiens du groupe Derichebourg, il y a quelques jours, a révélé notre confrère de l'Humanité pour l' accuser d’être responsable de la situation de « casse sociale » dans laquelle ils se trouvent. Cela concerne 450 salariés qui ont été transférés entre les deux entreprises, dont une centaine sont sans travail.
« Derichebourg a voulu se débarrasser des salariés et disparaître de la plate-forme aéroportuaire mais sans abîmer sa réputation », juge Fabrice Simon, élu au CHSCT (comité d’hygiène et de sécurité). « Il s’est donc déchargé du problème sur Vigimark, mais c’est bien Derichebourg le responsable de notre situation. » Les syndicats (CGT, CFDT, FO) demandent donc à Derichebourg de mettre la main à la poche pour améliorer le plan social, que le comité d’entreprise de Vigimark doit commencer à examiner lundi prochain, indique Érick Bilinski, délégué syndical CGT.
Le groupe Derichebourg qui restera le principal sponsor du club vient de vendre le club de rugby du CA Brive-Corrèze-Limousin à une société Brive Rugby SAS, indique le club dans un communiqué sur son site Internet. "Le club aujourd'hui possède tous les moyens de ses ambitions à la suite des trois années d'investissement par le Groupe Derichebourg pour renforcer l'équipe d'élite, le Centre de Formation et les structures", indique le communiqué. Brive vient de terminer le Top 14 à la sixième place et de se qualifier pour la Coupe d'Europe. Dans un entretien au quotidien La Montagne à paraître jeudi, Daniel Derichebourg, propriétaire du groupe qui porte son nom, indique qu'il se retire notamment en raison de "la crise économique qui est en train de nous frapper" et qu'après avoir investi 23 millions d'euros dans le club en trois ans, il part "avec le sentiment du devoir accompli". |