DEA : le recyclage des matelas fait son lit en France
Près de 4 millions de matelas usagés sont mis au rebut chaque année et terminent leur vie en décharge. Pour les détourner de l’enfouissement, les distributeurs et fabricants de mobilier, associés au sein d’Eco-mobilier, ont décidé de s’engager avec 4 partenaires industriels dans la création et le développement de 4 nouveaux sites de démantèlement de matelas en vue de leur recyclage, donnant ainsi une seconde vie aux matières valorisables qui les composent. Cette décision fait suite à l’appel à projets lancé fin 2013 pour renforcer les capacités industrielles de recyclage des matelas usagés dans 4 territoires : le Nord, l’Est, le Sud-Ouest et l’Ouest...
Alors que 4 millions de matelas usagés (soit environ 80 000 tonnes), sont éliminés chaque année, seulement 3 sites de recyclage sont actuellement opérationnels en France. Pour les distributeurs et fabricants adhérents d’Eco-mobilier, il était donc primordial d’impulser le développement des outils industriels de démantèlement et de transformation de la literie usagée, afin de répondre à la montée en puissance de la filière de collecte des DEA (Déchets d’Eléments d’Ameublement) et de literie, ainsi qu'aux besoins qui en découlent en termes de capacité de démantèlement sur le territoire national.
Dans une logique de proximité des sites avec les gisements à collecter, 4 territoires vont ainsi être dotés d’une nouvelle installation de démantèlement, rationalisant le transport et améliorant l’empreinte carbone de l’activité. Les matelas usagés seront démantelés pour en récupérer les différents matériaux tels que le métal, les mousses (polyuréthane et latex) et les textiles (coton, feutres, polyester...). Ces matières seront réintégrées dans un cycle de production dans des secteurs comme l’automobile, l’ameublement ou la construction. "Jusqu’à 90% des composants d’un matelas seront alors recyclés", indique l'éco-organisme.
Eco-mobilier a lancé en décembre 2013 un appel à projets visant à encourager les industriels à proposer de nouvelles installations sur les 4 territoires préalablement identifiés par l'éco-organisme. Agissant en véritable catalyseur de ces investissements et au travers d’un cahier des charges exigeant, Eco-mobilier s’inscrit dans une dynamique de création de valeur et d’emplois sur le territoire national :
d’un point de vue technique, le cahier des charges se traduit notamment par une mécanisation du procédé de démantèlement mais également une hygiénisation des matelas à recycler ;
concernant le recyclage, l'éco-organisme a souhaité privilégier une logique de diversification des exutoires de recyclage et de développement des débouchés dans l’industrie de la transformation des matières issues du démantèlement et notamment des mousses des matelas ;
tous les projets retenus prennent en compte la dimension sociale, permettant à la fois la création d’emplois et prévoyant, pour les salariés concernés, des parcours d’insertion ou de réinsertion dans le monde du travail.
A l’issue de cette consultation, Eco-mobilier a retenu les projets des opérateurs suivants : Nord >> Société Secondly à Tourcoing (59) ; Est >> Groupement d’entreprises Ecoval - Envie 2E Lorraine à Toul (54) ; Sud-Ouest >> Groupement d’entreprises Sita - RME à Langon (33) ; Ouest >> Groupement d’entreprises Veolia Propreté - Envie 2E à Rennes (35). L'éco-organisme conclura avec chacun des industriels retenus un marché de 4 ans qui débutera à la mise en exploitation industrielle de l’unité proposée. Ces contrats permettent aux entreprises ou groupements d’entreprises retenus, qui portent les investissements liés à ces nouvelles installations, de bénéficier d’un engagement d’Eco-mobilier sur des volumes minimaux de traitement. Les premiers sites devraient être opérationnels début 2015.
"Dans un contexte économique et social tendu, ces investissements sont une étape importante dans le développement de la nouvelle filière de recyclage des meubles. Ils s’inscrivent dans la montée en charge progressive de la collecte séparée des DEA par Eco-mobilier, dans le cadre du partenariat avec les collectivités locales. Ils permettent l’atteinte du taux de 45% de recyclage des DEA fixé par les pouvoirs publics", souligne l'éco-organisme. "L’impulsion de ces nouveaux investissements traduit la volonté et la responsabilité des distributeurs et des fabricants adhérents d’Eco-mobilier de proposer aux consommateurs des solutions de traitement innovantes et écologiques pour le mobilier et la literie", conclut Thierry Guibert, Président d’Eco-mobilier (voir notre article).