Décharge de Beaucens : la coupe est pleine ; l'heure est au ménage

Le 17/02/2015 à 17:44  

Décharge de Beaucens : la coupe est pleine ; l'heure est au ménage

C’est l’histoire d’un dossier amphibie. Les crues successives et exceptionnelles d’octobre 2012, 2013 et mai 2014 ont fini par avoir raison des protections naturelles de l’ancienne décharge de Beaucens (Hautes-Pyrénées)située en zone inondable. Résultat : des milliers de mètres cubes de déchets ménagers ont été arrachés aux anciens casiers éventrés et transportés vers l’aval, où ils jonchent les berges du cours d’eau sur plusieurs dizaines de kilomètres. Le problème est évidemment à la charge de la collectivité qui a choisi de travailler avec Fondasol pour remettre ces déchets et autres bois, plastiques et ferrailles, au cordeau…

Des déchets ménagers sortent de leurs casiers  ; et après ? Et bien, c’est tout le problème ; parce qu’ils n’y reviennent pas tout seul, ce qui risque de coûter un max...

L’eau a coulé sous les ponts depuis que cette décharge publique de Beaucens, exploitée en casiers creusés dans les alluvions sans aucune protection (profondeur pouvant aller jusqu’à environ 4 m) et recouvert par environ 1 m de couche minérale, a été fermée puis abandonnée… Pensez ! C’était en 1986, il y a 29 ans…
Située entre le village de Beaucens et Pierrefite Nestalas, construite en zone inondable, en rive droite dans la bande active du Gave de Pau, un fleuve qui, lorsque la météo se dégrade engendrant des crues plus ou moins violentes, n’a aucune difficulté pour rafler sur son passage son lot de déchets stockés là par la collectivité de l’époque…
Il a pourtant fallu attendre 2014 pour que la décision soit prise de démanteler ce dépotoir submersible (de fait, il devenait impossible de reculer davantage). Des mesures ont été effet été impératives en raison des très fortes crues du Gave en 2012 et 2013, lesquelles ont érodé la zone, sapé la rive où se trouve la décharge et « directement ou indirectement fortement modifiées le site ». Les dégâts ont été aggravés par la suite, puisque les crues de l’automne 2013, puis de mai 2014 ont provoqué une érosion supplémentaire de la berge située en rive droite du fleuve, provoquant ainsi la nécessité d’entreprendre des travaux d’urgence.

Dans ce contexte houleux… le Syndicat Intercommunal pour le Ramassage et le Traitement des Ordures Ménagères (Sirtom) de la Vallée d’Argelès Gazost, assisté du Bureau d’études Fondasol, en accord avec le service environnemental du Département des Pyrénées Atlantiques ainsi que les services de l’État concernés, a décidé de procéder à la résorption de cette décharge du canton de Beaucens.
Afin d’éliminer définitivement cette verrue du paysage pyrénéen, une technique expérimentale a été retenue. Intégrant les contraintes liées aux projets de travaux de protection de la RD 913 et des travaux de réaménagement hydraulique post-crue du Gave de Pau, elle consiste à trier, sur place, les différents types de matériaux à l’aide d’une filière mécanique adaptée et soigneusement réglée (scalpeur, crible, trommel, aéraulique…) complétée par un tri manuel d’affinage, de manière à évacuer en ISDND, uniquement les matériaux non revalorisables et à laisser sur place le maximum de matériaux pondéreux. Quelques données chiffrées permettront de mieux percevoir l’importance du chantier : la quantité prévisionnelle de matériaux à traiter par l’entreprise titulaire du marché de tri, Loca 64, est de 43 000 m3, soit 55 000 tonnes.

 « Cette deuxième opération de réhabilitation de décharge pour le Sirtom de la vallée d’Argelès Gazost, est un véritable challenge : tout d’abord sur l’aspect délai puisque le chantier devait se dérouler dans une fenêtre « hydraulique » peu propice aux crues du Gave après une courte période de préparation, puis technique, car les travaux de terrassement, de tri, et de réaménagement de la zone nécessitent un suivi et une adaptation quotidienne du chantier. Avec ce chantier, la direction Hydrogéologie de Fondasol, assistant maître d’ouvrage, montre sa capacité à prendre en charge des missions complexes de la phase diagnostic préalable à la phase chantier », nous indique Emmanuel Gales, Responsable de la direction hydrogéologie de Fondasol.

 C'est une aubaine pour Fondasol que d'avoir été choisi pour soigner comme il se doit, ce point noir : il va de soi qu’à l’issue de cette opération d’envergure, le bureau d’études aura confirmé son savoir faire dans le domaine hyper spécifique de l’hydro-géotechnique de l’environnement, et plus particulièrement des Installations de Stockage de Déchets et des réhabilitations d’anciens sites.
Cette opération devrait se terminer fin mars 2015, si les conditions climatiques ne se révèlent pas capricieuses. La facture devrait atteindre les 4 000 000 d’euros (HT)…