Décharges : la Banque mondiale s’implique en Algérie
Pour faire dans la qualité, il n’y a pas trente six solutions : il faut tout mettre à niveau, améliorer la qualité de la gestion des déchets ménagers, de la collecte sélective et du tri des déchets par la mise en place de déchetteries et de centres de tri. A terme, si tout est mis en œuvre dans ce sen, le pays disposera d’une véritable industrie de récupération et de valorisation des déchets. Voilà en quelques mots ce que vient de proposer Cherif Rahmani, ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, lors d’un séminaire national qui s’est tenu tout récemment, à Alger, rassemblant les responsables concernés.
Dans ce contexte dynamique qu’un guide méthodologique devant servir d’outil de décision en matière de gestion des déchets, a été présenté : fruit de la coopération avec la Banque mondiale et la GIZ, il est destiné aux gestionnaires des déchets ménagers et assimilés et se donne pour objectif de les aider à construire sur leur territoire une politique intégrée et intelligente pour instaurer une gestion moderne et une industrie du traitement des déchets et du recyclage de ceux-ci dans le pays.
Il y a du travail à réaliser : les méthodes de collecte, de transport et de traitement des ordures ménagères et assimilé ne sont guère compatibles avec le développement du monde urbain, sans compter que ces façons de procéder ne permettent pas de faire face aux exigences en matière d’hygiène publique et de préservation du cadre de vie. Bref la situation globale devient préoccupant, même si depuis quelques années des efforts sont déployés pour organiser la mise en décharge des déchets ménagers et assimilés.
Il faut savoir que récemment encore, les critères pour choisir un site d’enfouissement excluaient toute étude d’impact sur l’environnement. A cela s’ajoute les sites dédiés aux déchets ménagers, accueillaient des déchets toxiques provenant des activités économiques et des établissements de soins, y compris des déchets anatomiques, évidemment balancés là de manière tout à fait illégale…
Et puis, on dénombre aussi un certain nombre d’entreprises de récupération qui pratiquent le métier dans des conditions d’insalubrité totale, avec un pourcentage important d’adolescents ne s’entourant d’aucune mesure de protection…
L’Algérie est très attachée à la mise en décharge comme mode de traitement : au demeurant, plusieurs centres d’enfouissement technique (CET) ont été réalisés. La loi 01-19 du 12 décembre 2001 consacrée à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets fixe les bases de la mise en place d’un Programme national de gestion des déchets ménagers (Progdem) : l’Algérie affiche une production de l’ordre de 8,5 millions de tonnes par an, des tonnages en croissance constante… avec un ratio de l’ordre de 0,75 kg/habitant/jour, sauf à Alger et son agglo, qui affrichent 1 kg/habitant/jour.
Sauf que pour séduire à l’idée de mieux faire, il faut convaincre les acteurs … comme les élus : Cherif Rahmani s’y emloie notamment lorsqu’il déclarait il y a quelques jours que «gérer les déchets ménagers n’a rien de dévalorisant. C’est une industrie à promouvoir»… «Il faut donner réellement de la substance à notre action et passer à une économie verte, à une économie circulaire». L’Algérie semble en passe de prendre un sacré virage. Et c’est très bien…
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Source : El Watan