Déchets : 9 indicateurs pour optimiser la collecte et le tri

Déchets : 9 indicateurs pour optimiser la collecte et le tri
 Depuis 2012, les collectivités locales disposent d’un nouvel outil développé par Eco-Emballages : le Soutien au Développement Durable (SDD). Basé sur le volontariat, cet outil consiste à mesurer 9 indicateurs sur la collecte et le tri : 3 environnementaux, 3 sociaux, 3 économiques (voir encadré ci-dessous). Il permet aux collectivités d’établir un diagnostic de leur dispositif, de mesurer l’évolution des indicateurs et à terme d’augmenter leurs performances...

 Une fois renseignés ces indicateurs, les collectivités déclarantes disposent alors d’un tableau de bord leur permettant d'apprécier leurs points forts et leurs points faibles, de se comparer à d’autres collectivités similaires et d’avoir une vision plus claire des priorités à mettre en oeuvre pour atteindre le meilleur équilibre entre les 3 piliers du développement durable. Le SDD est également un moyen de valoriser auprès des habitants l’efficacité des actions entreprises au niveau local. Enfin, il permet de saluer les efforts des collectivités qui atteignent des objectifs nationaux (définis par des "valeurs de référence") ou les collectivités qui progressent, sous la forme de soutiens spécifiques additionnels : des bonus à la performance durable.

 Mis en oeuvre depuis 2 ans seulement, le SDD révèle néanmoins des disparités importantes entre collectivités sur les différents critères retenus. C’est notamment le cas pour les coûts liés à la collecte sélective : aussi bien à la ville qu’à la campagne, les résultats montrent des écarts importants entre des collectivités de même "typologie". Ces différences s’expliquent principalement par le niveau de service mis en place pour la collecte (porte-à-porte vs. apport volontaire, fréquences, organisation des tournées) et les performances du service en termes de tonnages liées au geste de tri des habitants.

 L’analyse permet ainsi de dégager des bonnes pratiques qu’Eco-Emballages partage avec l’ensemble des collectivités. Sur le volet social, on constate une grande disparité du nombre d’ambassadeurs de tri dans les collectivités, certaines opérant sans ambassadeurs, quand d’autres en comptabilisent près de 50. Les cibles environnementales permettent quant à elles de limiter l’impact écologique. Sur le critère de l'empreinte carbone, on peut noter les bons résultats des collectivités situées en zone urbaine par rapport à celles situées en zone rurale du fait des distances à parcourir par les camions de collecte.

 La démarche incitative proposée par le SDD est en pleine expansion : avec une hausse de +24% par rapport à 2011, ce sont 689 collectivités qui se sont engagées dans l’amélioration de leur dispositif de collecte sélective. Plus de 90% d’entre elles ont d’ailleurs reconduit la déclaration SDD cette année, une démarche facilitée par des passerelles avec la matrice des coûts de l’Ademe. A l'issue de la deuxième année, les collectivités qui se sont engagées reconnaissent la pertinence du dispositif, comme l'explique Dominique Carrere, DG des services du syndicat Bil Ta Garbi (Pyrénées Atlantiques) : "Après une obtention l’année dernière de 5 cibles, nous avons cette année obtenu le deuxième palier de soutiens avec 6 cibles en améliorant notamment notre dispositif de communication de proximité".

 Fixés annuellement après consultation du comité de concertation AMF/Eco-Emballages, le niveau des valeurs de référence à atteindre par les collectivités est appelé à évoluer pour permettre de poursuivre la dynamique de progrès. "Le SDD continuera ainsi de contribuer à l’augmentation du recyclage tout en préservant l’équilibre entre les enjeux environnementaux, sociaux et économiques", indique l'éco-organisme. Pour encourager cette démarche, les collectivités locales ont reçu cette année au travers du SDD 8,5 millions d’euros de bonus en plus de la rémunération obtenue pour les tonnes recyclées, dans le cadre du Contrat pour l’Action et la Performance.
 

- Les 9 indicateurs du SDD -

Indicateurs économiques :     - les coûts complets de la collecte sélective d’emballages ménagers ;     - le ratio recette sur coût de la collecte sélective ;     - le niveau de refus (kg/hab./an).   Indicateurs sociaux :     - l’effectif dédié à la collecte sélective pour chaque tonne recyclée ;     - le nombre d’ambassadeurs du tri pour chaque tonne recyclée ;     - le nombre de journées perdues par incapacité temporaire des salariés.   Indicateurs environnementaux :     - le ratio tonnes de collecte sélectives / tonnes d’OMR (Ordures ménagères Résiduelles) ;     - la performance de collecte sélective (kg/hab./an) ;     - l’empreinte carbone par tonne recyclée.