Dans le cadre de leur partenariat, le Fonds Suez Initiatives et l’Institut de France ont lancé en 2012 le Prix Suez Initiatives-Institut de France afin de soutenir des initiatives favorisant l’accès aux services essentiels (eau, assainissement et gestion des déchets) dans les pays en développement. Dans le cadre de l'édition 2016, 3 lauréats ont été récompensés cet été, retenus parmi plus de 50 projets…
Le Prix Accès aux Services Essentiels récompense une innovation développée par un organisme à but non lucratif. Rongead et Cefrepade ont ainsi remporté 50.000 euros pour le projet Cajouvalor, permettant de valoriser en énergie les coques des noix de cajou au Burkina Faso.
L’Afrique de l’Ouest est l’une des principales zones de culture de noix de cajou au monde, représentant aujourd’hui 45% de la production mondiale. Néanmoins, la transformation locale de l’anacarde se heurte à plusieurs difficultés, dont le coût élevé de l’énergie, ce qui freine l’installation d’entrepreneurs spécialisés. Une technologie innovante, adaptée aux petites et moyennes industries de valorisation de noix de cajou, a ainsi été mise au point pour leur permettre de transformer les coques en combustible et ainsi alimenter leurs activités. En transformant la coque, par ailleurs fortement polluante, en matière première, ce projet participe à la gestion des déchets, à la production d’énergie renouvelable, mais aussi à une meilleure compétitivité de l’industrie locale, tout en réduisant l’empreinte écologique de la filière.
Le Prix Entrepreneuriat Social, d’un montant de 50.000 euros, récompense un projet basé sur une approche entrepreneuriale pour en assurer la durabilité économique, avec l’objectif constant et principal de favoriser le progrès social ou environnemental. Cette année, il a été décerné à Solidarité Technologique, portant un projet de recyclage et de réemploi des D3E (ou DEEE, Déchets d’Equipements Électriques et Electroniques) au Cameroun. Œuvrant initialement pour l’insertion des jeunes défavorisés et la lutte contre la fracture numérique, l’association développe aujourd’hui une activité de recyclage et valorisation des D3E à Yaoundé, en garantissant des conditions de travail optimales pour les acteurs informels. Les équipements réhabilités au sein du premier centre de recyclage agréé du pays sont ensuite vendus à bas coût à des associations, écoles, entrepreneurs et particuliers. L’objectif est d’apporter par la suite une solution à grande échelle à la problématique des D3E au Cameroun, voire même dans d’autres pays en développement.
Pour la première fois, le jury a également décerné un Prix Spécial qui distingue l’association Eau Vive pour son projet de gouvernance et d’accompagnement des instances locales dans l’organisation et la gestion d’un service d’eau et d’assainissement au Niger, avec la mise en place d’une intercommunalité dans une région où 1 habitant sur 2 n’a pas accès à l’eau potable et où seulement 7% de la population a accès à des latrines. De plus, les communes, responsables de l’eau et de l’assainissement, ont peu de moyens techniques et financiers. Le projet InterK’Eau améliore durablement l’accès à l’eau potable et à l’assainissement du canton de Kornaka au sud du pays. L’association a ainsi amélioré de manière pérenne l’accès aux services essentiels de 400.000 habitants, grâce aux réseaux d’adduction d’eau, de latrines familiales, scolaires et publiques, ainsi que par des actions de sensibilisation à l’hygiène.