D’où viennent les déchets plastiques ? Sous quelles formes arrivent-ils en mer ? Où faut-il concentrer nos efforts pour stopper leurs flux ? Quels impacts ont-ils sur la biodiversité marine et le vivant ?... Pour répondre à toutes ces questions, la Fondation Tara Océan lance une nouvelle mission sur 10 fleuves d’Europe aux origines de la pollution plastique. En effet, on estime que 80 % des déchets plastiques en mer sont d’origine terrestre...
Depuis 2010, la goélette Tara prélève des microplastiques (de 0,2 à 5 mm de diamètre) dans ses filets à l’occasion de ses différentes expéditions. Le constat est clair : ces fragments de microplastiques sont omniprésents dans l’océan. Après s’être concentrés sur cette pollution en mer Méditerranée en 2014, avoir découvert l’importante zone d’accumulation dans l’océan Arctique en 2017 et identifié la biodiversité associée dans le "vortex" du Pacifique Nord en 2018, la goélette et ses partenaires vont identifier les sources, prédire le devenir et évaluer l’impact des plastiques de la terre vers la mer.
Si de nombreuses études en Europe et dans le monde permettent déjà de caractériser les flux de déchets en milieux aquatiques (eaux de mer, eaux littorales, eaux de transition comme les estuaires et lagunes, fleuves), elles se concentrent le plus souvent sur les macrodéchets (> 2 cm). Issus de la dégradation des macrodéchets plastiques, les microplastiques ont de nombreuses interactions avec les organismes marins : dispersion d’espèces potentiellement invasives ou pathogènes fixées sur les plastiques, accumulation de produits toxiques dans la chaîne alimentaire...
Pluie ruisselant sur les routes, caniveaux, lacs, cours d’eau tels que rivières ou fleuves : autant de vecteurs des déchets plastiques produits par chacun d’entre nous qui finissent par se retrouver dans l‘océan. En se rapprochant des côtes, la goélette Tara va donc mener une nouvelle enquête pour tenter d’identifier l’origine terrestre des matières plastiques retrouvées en mer. Biologistes marins, écotoxicologues, océanographes, modélisateurs, chimistes et physiciens composent une équipe interdisciplinaire d’une quarantaine de scientifiques au sein de cette mission. Ils travailleront collectivement à deux grands objectifs scientifiques communs :
comprendre leurs impacts sur la biodiversité marine et leurs effets sur la chaîne alimentaire.