Déchets aveyronnais : Qui n’en veut ? Qui n’en veut ?

Le 04/01/2010 à 18:43  

Déchets aveyronnais : Qui n’en veut ? Qui n’en veut ?

Déchets dans une décharge On en produit tous mais personne ne veut d’eux. C’est du Oui mais…Non, pas chez moi. Surtout pas chez moi !!!... Le transfert des déchets du Sud Aveyron n’échappe pas à cette règle leur transfert dans le Tarn est provisoire. Début 2010, le Sydom va donc choisir le futur mode de traitement des déchets produits dans sa région…

Echéance fondamentale dans un dossier qui pèse dans tous les sens du mot, concernant comme on s’en doute celui des ordures ménagères de l'Aveyron.

Doit en effet intervenir, « dans le courant du premier trimestre » de cette nouvelle année, « une décision définitive quant au mode de traitement des déchets de l'Aveyron ».

Ahhhh tout de même serait-on tenté de dire. Sauf que la décision de principe interviendra un peu plus tard que prévu parce que le contrat souscrit avec Tryfil donne un peu de temps, a précisé le président du syndicat, Patrice Couronne : ce contrat a été signé pour un an ; il est renouvelable trois fois.

Le Syndicat a donc quatre ans devant lui pour mettre en œuvre la solution qui va être retenue.

Sauf que le provisoire ne doit pas durer… Dans quelques mois, les déchets aveyronnais seront expédiés par la route au centre d'enfouissement de Tryfil à Labessière-Candeil (Tarn), près de Graulhet, ceci dans la mesure où le CET aveyronnais, le dénommé Burgas (vingt hectares environ) installé à Sainte-Radegonde, qui a fait couler tant d'encre, fermera le 17 mai prochain.

Conséquence directe de la fermeture du site aveyronnais, obligation d’externaliser le traitement des déchets dans le Tarn. Une solution assurément provisoire. C’est tant mieux tant il est vrai que la couche d'ozone comme le porte monnaie risquent de payer l’addition, le transport, polluant, étant également coûteux.

Les élus du Sydom se sont donnés un délai afin de bien préparer la solution aveyronnaise. D'où la réflexion menée via une étude, confiée à deux cabinets spécialisés, Indigo et Parmeniom, qui vont devoir proposer leurs conclusions : quel traitement (enfouissement, compostage…) pour quelle valorisation ?

Les élus du Sydom étant désormais au pied du mur, il leur faudra trouver un site adéquat au mode de traitement qui sera choisi étant entendu qu’on a déjà dit non à l’incinération…

Qu’on se rassure ! Ce n’est pas parce qu’on ne veut pas d’incinérateur dans la région que tout marchera comme sur des roulettes. Le délai « offert » Tryfil (moyennant finances), pour trouver le lieu idoine ne sera pas de trop tant il est vraissemblable qu’on aura droit, ici ou là, à une levée de boucliers, quelques engueulades et claquements de porte pour ne pas parler des quasi inévitables manœuvres dilatoires.

Comment l'intérêt général triomphera-t-il des intérêts particuliers ? Bonne question…

Il faudrait 50 à 100 hectares dans une zone argileuse si on choisissait d’installer un centre d'enfouissement avec valorisation, comme c’est le cas à Labessière-Candeil où un bio-réacteur récupère les gaz issus de la décomposition, ce qui permet la fabrication d’électricité. Patrice Couronne ne préjuge pas des conclusions des études en cours ; ceci dit, il ne manque pas de remarquer que le Burgas, « ce sont 57 000 tonnes d'ordures ménagères (1) et que ce tonnage n'offre peut-être pas la masse critique nécessaire, évaluée à 100 000 tonnes »…

De fait, le site aveyronnais accueille près de 95 000 tonnes de déchets chaque année. Les ordures ménagères pèsent 57 000 tonnes, les boues de la station de Bénéchou autour de 8 000 tonnes et les déchets industriels près de 30 000 tonnes… Dès sa fermeture définitive, il sera surveillé pendant 30 ans. C'est la loi. Son exploitant, la Coved a, conformément à ses obligations réglementaires, provisionné pour « la post-exploitation ». La vingtaine d'hectares du Burgas reviendra au grand Rodez à l'issue de la post-exploitation.