Déchets BTP : les distributeurs ruent dans les brancards

Le 17/02/2015 à 20:30  

Déchets BTP : les distributeurs ruent dans les brancards

Déchets BTP Si depuis quelques années, on utilise la distribution, pour en faire un canal de récupération des déchets, sans qu’elle ait trop rechigné, que ce soit pour les médicaments, les DEEE, ou encore les piles, le ton n’a rien à voir lorsqu’on parle d’imposer aux distributeurs de matériaux de récupérer les déchets du BTP. Or, c’est ce que semble envisager le projet de loi sur la transition énergétique…

Si la récupération des piles en boutiques, ou encore des médocs en pharmacie peut-être discrète, il n’en va pas de même des déchets de chantier. Aussi, les distributeurs de matériaux ont développé une sorte d'allergie au projet de loi relatif à la transition énergétique qui introduit une obligation de reprise des déchets .

Aussitôt, la Fédération du négoce de bois et de matériaux de construction, la FNBM, est montée au créneau, faisant valoir qu'il s'agirait, si le texte était validé en l'état, d'une « contrainte exorbitante » pour les distributeurs et surtout, d'une contrainte « économiquement désastreuse ». Déjà en novembre dernier, dans le cadre de son grand rendez-vous annuel, elle avait indiqué, par la voix de son président,  Géraud Spire, qu'en 2015, on risquait de l'entendre manifester son opposition à cette idée d'obliger les distributeurs de matériaux, à collecter les déchets du bâtiment et des TP, rappelant haut et fort que « nous ne sommes pas producteurs de déchets…, et donc, ça n'est pas notre rôle ».

Si les lignes ne bougent pas, que le projet actule est validé, « à compter du 1er janvier 2017, tout distributeur de matériaux, produits et équipements de construction à destination des professionnels s’organise pour reprendre, sur ses sites de distribution ou à proximité de ceux-ci, les déchets issus des mêmes types de matériaux, produits et équipements de construction à destination des professionnels qu’il vend ». Tel est le libéllé de l’article 21 quater du texte.
Ne perdant pas de temps, la fédération a adressé, le 11 février dernier, une lettre à la ministre de l’Ecologie, afin de dénoncer une « contrainte exorbitante », « injuste, économiquement désastreuse pour nos entreprises et surtout totalement inapplicable ».
On ne saurait donner tord à ces professionnels qui voient rouge : leur fédération, qui rassemble évidement des hommes de terrain, n'a même pas été consultée avant que ne soit rédigé le projet de loi.