Déchets d'abattoirs : recherche pour améliorer la production de biogaz
Ces travaux de recherche visent à améliorer le rendement de la production de biogaz lors de la digestion anaérobie des déchets graisseux d'origine animale issus des abattoirs. Il s'agit d'appliquer un prétraitement thermochimique à ces déchets qui va permettre de les transformer en savons afin de faciliter leur biodégradation...
La méthanisation des graisses pures pose problème : les matières grasses pures (acides gras à longue chaîne carbonée, libres ou sous forme de triglycérides) sont insolubles, moins denses que l'eau, le plus souvent lentement biodégradables et certains acides gras à longue chaîne sont suspectés d'être inhibiteurs d’une partie des micro-organismes méthanogènes.
A partir de ce constat, le Laboratoire "Biotechnologie de l'Environnement" de l'INRA, avec la participation de la Cellule Energie-Environnement de la FNEAP(Fédération Nationale des Exploitants d'Abattoirs Prestataires de services) et du SNIV(Syndicat National de l'Industrie des Viandes), a conduit des travaux de recherche sur un prétraitement des déchets d'abattoirs. "L'étude expérimentale a porté sur une configuration où une unité de pasteurisation est utilisée pour transformer les déchets graisseux en savons en amont de l’unité biologique de méthanisation. Le travail a porté sur deux types de déchets provenant d'abattoirs :
des graisses d'aéroflottation prélevées en surface de bassin de dégraissage aéré sur la station de traitement des eaux d'un abattoir des graisses de découpe récupérées lors de l'abattage bovin.
Les premiers résultats montrent que, dans des conditions expérimentales définies (réactif, température, durée, etc.), le prétraitement par saponification permet d'améliorer les productions de biogaz en comparaison à celles des graisses brutes. Dans un contexte favorable à la méthanisation (augmentation du coût des combustibles fossile, hausse du prix de rachat de l'électricité produite à partir de biogaz),cette étude de faisabilité ne permet pas encore de définir une application à plus grande échelle.. Il est encore nécessaire de poursuivre l'étude à l'échelle du laboratoire et de la compléter par une étude de faisabilité industrielle de façon à dimensionner les installations requises et à quantifier les retombées économiques du process."
Voir aussi : exposé sur la société Svensk Biogas