Déchets d'aciéries : un procédé pour capturer le CO2
Produire de l'hydrogène et séquestrer le dioxyde de carbone provenant des déchets de sidérurgie et de thermodestruction des aciéries : tels sont les 2 objectifs principaux du nouveau processus appelé "Hysteel". Des chercheurs de l'Institut de Géologie Environnementale et de Géo-Ingénierie du Conseil National des Recherches de Rome (Igag-CNR) lanceront cette année le projet, en relation avec des ingénieurs des services d'hygiène urbaine de la ville de Piombino, en Toscane...
Le système est innovant : testé de façon très satisfaisante en laboratoire, un brevet de recherche a été déposé. L'objectif est de réduire les quantités de déchets produits par les aciéries et d'obtenir par la même occasion une quantité plus importante d'énergie et de sous-produits. Ainsi, Paolo Plescia, chercheur de l'Igag-CNR et co-responsable de ce projet estime "à environ 44 kWh d'énergie électrique produits pour une tonne de déchets d'aciérie, ce qui correspond à une 'économie' de 2,7 tonnes de CO2 relâchées dans l'atmosphère".
L'hydrogène produit peut alors être réutilisé immédiatement en tant que combustible et pourrait fournir de l'énergie directement à l'usine. Le nouveau système utilise ainsi 2 réactions chimiques très simples : la première extrait l'hydrogène et oxyde les métaux présents ; la seconde capture le CO2 dans le déchet. Le produit qui en résulte a des caractéristiques stables et sans danger pour l'environnement ; de plus, on peut récupérer une partie silicatée pour en faire une matière première pour d'autres constructions.
La production industrielle d'acier est une activité qui présente un important impact environnemental : en plus d'engendrer une pollution sonore conséquente et de gros volumes de déchets, le processus requiert des quantités très importantes d'énergie. D'après les analyses faites l'an dernier au CNR, entre 80 et 90% du volume de CO2 relâché pourrait être "recyclé". Cette nouvelle technologie simple et facilement contrôlable serait très intéressante d'un point de vue financier : elle permettrait de réduire de 800 000 euros chaque année la facture en quotas d'émissions de gaz à effet de serre (selon les valeurs de janvier 2010), tout en produisant divers matériaux utilisables dans la construction et valorisables pour 500 000 euros par an.