Déchets d'agro-fourniture : toujours plus de recyclage
Depuis sa création en 2001, Adivalor a su s'imposer comme l'une des organisations pionnières en Europe en matière de récupération des déchets d'agro-fourniture. Collectant déjà de nombreux produits usagés issus des productions agricoles, elle devrait élargir sa palette d'activités à la collecte et au recyclage de ficelles et de filets de balles rondes d'ici à 2013...
En matière de recyclage, la filière agricole française s'illustre en faisant partie des pays à la pointe du progrès, notamment grâce à l'initiative Adivalor lancée voilà déjà plus de 10 ans. Depuis sa création, la filière n'a cessé de se développer, autant en quantité qu'en diversité des produits recyclés. Au fil des années, Adivalor a su élargir ses compétences afin d'augmenter la gamme des déchets plastiques issus de l'agriculture pouvant faire l'objet d'un retraitement. Cela va aujourd'hui des bidons de produits phytopharmaceutiques aux films agricoles de semences sans oublier les big bags. Le détail a son importance lorsque l'on sait que les agriculteurs utilisent plus de 150 000 tonnes de produits recyclables chaque année. Grâce à cette initiative, le taux de recyclage de ces déchets est estimé à environ 30%, ce qui nous place au-dessus de nos voisins européens.
La filière ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, à en croire la décision prise par le Conseil de décision d'Adivalor, réuni le vendredi 8 juin dernier à Troyes. L'organisation devrait élargir, dès avril 2013, sa palette d'activités à la collecte et au recyclage des ficelles et des filets de balles rondes. Le marché est important, le "gisement" représentant près de 18 000 tonnes par an de ficelles usagées et 6 000 tonnes pour les filets. Seulement 1 400 tonnes de ficelles (soit 8% de la consommation) sont actuellement collectées et le pourcentage est quasi nul pour les filets. Pour le moment, les opérations de recyclage ont lieu en Asie car il n'y a pas d'usine en Europe capable de recycler ces cordages plastiques. En fait, la plupart du temps les tonnages de ficelles sont placés en centre d'enfouissement. Le projet porté par le CPA (Comité des Plastiques en Agriculture) et géré par Adivalor se donne un objectif, à échéance 2018, de 60% de collecte pour les ficelles et 50% pour les filets. Le pari est que 100% de ficelles collectées soient recyclés d'ici à 2018, tandis que le seuil de 50% est prévu pour les filets.
"Evidemment, ce travail de collecte et de retraitement aura des retombées économiques sur nos territoires. A ce titre, Adivalor prévoit la construction d'une usine pour le recyclage des ficelles en Europe. On parle d'ailleurs de la construction possible en France d'une usine par un puissant groupe coopératif nord américain. Cette activité se développera en fonction de la montée en puissance de la collecte dans l'Hexagone. Pionnier, notre pays pourrait compter plus tard sur des gisements d'autres états européens qui sont actuellement encore loin derrière la France en matière de collecte pérenne et organisée des déchets de l'agro-fourniture", souligne l'organisation.
Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : Déchets agricoles : vers une nouvelle filière de collecte.