Déchets d'algues vertes : Douarnenez organise la lutte
Michel Cadot (Préfet de la région Bretagne), Thierry Burlot (Vice-président du Conseil régional chargé de l’aménagement du territoire et de l’environnement) et Paul Divanac’h (Président de la CLE : Commission Locale de l’Eau), ont récemment présenté, à tous les acteurs locaux associés au projet, les grandes lignes de la charte de territoire de la Baie de Douarnenez qui, dans le cadre du Plan de lutte contre les algues vertes, vise à réduire de 200 tonnes le flux annuel d’azote atteignant le milieu marin d’ici à 2015...
Lancé en février 2010 (voir notre article), le Plan de lutte contre les algues vertes comporte un important volet préventif. Celui-ci prévoit la mise en place de projets de territoire à basses fuites d’azote, portés par les acteurs locaux, dans 8 baies jugées prioritaires, particulièrement touchées par le phénomène. 3 projets de territoire (Saint-Brieuc, la Lieue de Grève-Lannion et la baie de la Forêt-Concarneau-Fouesnant), déjà validés, sont actuellement mis en oeuvre. La baie de Douarnenez est le 4ème territoire qui finalise son projet avec le soutien financier de l’Etat, de la Région, du Département du Finistère et de l’Agence de l'Eau Loire Bretagne.
Après avis du comité scientifique, en janvier dernier, la Commission Locale de l’Eau, l’EPAB (Etablissement Public d’Aménagement de la Baie) et les acteurs locaux, avec l'appui de la Chambre d’Agriculture du Finistère, ont renforcé leurs engagements pour réduire de 200 tonnes les flux d’azote atteignant chaque année la mer, d’ici à 2015. La feuille de route prévoit une adhésion massive des agriculteurs pour faire évoluer leurs pratiques et systèmes : 90% réaliseront un diagnostic d’exploitation d’ici 2014, permettant d’engager, par la suite, 66% des agriculteurs dans un contrat d’objectifs individuel. Au total, 7 000 ha seront concernés par des pratiques à plus basses fuites d’azote, soit 40% de la surface agricole de la baie.
A ce titre, 3 500 ha feront notamment l’objet de nouvelles pratiques (gestion des prairies plus extensive, couverture des sols plus efficace) ou de changements de systèmes (conversion en herbe ou en agriculture biologique). Concernant le bio, l’objectif est de tripler les surfaces actuelles. Une économie d’azote minéral de 30 tonnes est visée grâce à une gestion optimale et mutualisée des effluents d’élevage sur 2 700 ha. Par ailleurs, le développement de 5 unités de méthanisation à l’horizon 2015 permettra également, grâce à l’exportation du digestat issu des méthaniseurs, de réduire la pression azotée de 30 tonnes d’azote sur le territoire (voir notre article).
Enfin, le plan de lutte prévoit une reconquête et un entretien des zones humides du territoire : sur 500 ha, l’objectif est de retrouver leur pouvoir épurateur et de réduire de plus de 50 tonnes les flux d’azote dans les cours d’eau.