Déchets dangereux : constance dans les tonnages traités
Rassemblant une capacité totale de traitement et de recyclage de 3,2 millions de tonnes par an, et de 250 000 tonnes par an de tri-transit-regroupement, les membres du Sypred ont traité plus de 2,5 millions de tonnes de déchets dangereux en 2015 (ce qui a évité l'émission de 4 millions de tonnes de CO2).
En 2016, le tonnage total de ce type de déchets traités en France (hors VHU et hors D3E1) s’est élevé à 5,84 millions de tonnes ; il est constant par rapport à l'année 2015. Pour les déchets dangereux hors terres polluées, amiante, DASRI et PCB, on note une légère augmentation des quantités traitées qui bénéficient aux activités de valorisation et de traitements thermiques. La baisse sensible observée sur les traitements physico-chimiques et l’évapo-concentration bénéficie directement à la valorisation matière.
Schématiquement, on a enregistré une baisse sensible des quantités de terres polluées traitées en 2016, une forte augmentation du captage de l’amiante avec à la clé la tendance qui se confirme en 2016, d’une orientation privilégiée de l’amiante vers les installations de stockage de déchets non-dangereux, une légère baisse des quantités de DASRI traitées tandis que la répartition entre les différentes filières n’évolue quasiment pas, et un quasi statu quo s'agissant du traitement des PCB en terme de quantité, mais avec un peu plus de traitement par incinération.
Le syndicat rappelle par ailleurs que la nature dangereuse d’un déchet n’interdit pas en soi son recyclage. Mais pour que celui-ci soit durable, il faut garantir la qualité des matières issues de déchets dangereux qui servent à la production de nouveaux biens de consommation. L’objectif n’est pas d’atteindre le « zéro contaminant » mais de s’assurer que les matières réintroduites dans la boucle de recyclage ne contiennent pas des substances préoccupantes au-delà des seuils de concentration fixés par les différentes réglementations existantes (REACH, POP, ROHS, etc.).
La décontamination préalable est donc indispensable avant toute valorisation matière (dès lors que, pour des raisons techniques ou économiques, on ne peut, dans un lot donné, extraire ces substances dangereuses du reste de la matière, il est alors nécessaire d’éliminer la totalité du lot, par incinération ou enfouissement spécifique). A titre d'exmple, le solvant : lorsque sa régénération est possible, on produit en moyenne 700 kg de solvant compatible avec un nouvel usage, tandis que les 300kg de résidus restant après la régénération sont incinérés, avec récupération de l'énergie.
En d'autres termes, le recyclage des déchets dangereux à n’importe quel prix serait en effet contre-productif ; mais, "le marché des matières valorisées à partir de déchets dangereux fera un bond considérable dès que la législation aura intégré l’obligation de décontamination préalable, de traçabilité et aura clarifié les dispositions sur la non-dilution des polluants". "Une connaissance améliorée des caractéristiques des déchets depuis le producteur initial jusqu’à l’opérateur final permettra d’appliquer le traitement le plus approprié, de préserver au mieux la santé et l’environnement et d’obtenir des matières issues de déchets de qualité et compétitives".