Déchets dangereux : la Sierra Leone évite le pire...
Un désastre environnemental a été évité à Freetown, la capitale de la Sierra Leone (en Afrique), où 93 barils de déchets toxiques ont été évacués du site d'une ancienne raffinerie d'huile, à la périphérie de la ville, ce qui a permis d'éviter une catastrophe en matière de santé publique pour les habitants...
Avec l'assistance technique et financière du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), l'Agence de protection de l'environnement de la Sierra Leone (EPA-SL) a supervisé le nettoyage de près de 12 000 litres de substances hautement (dont du plomb tétraéthyle ou PTE). Le site est maintenant nettoyé et ne contient plus de plomb, ni de liquide nocif. Coût de cette opération d'assainissement : 50 000 dollars (34 500 euros).
Le TEL est un liquide inflammable, toxique et explosif qui était couramment utilisé comme booster de carburant dans l'essence, pour fabriquer du carburant plombé. L'utilisation de l'additif dans le carburant a été interdite dans le monde entier en raison de sa nature hautement toxique, et de son effet nocif sur les convertisseurs catalytiques. Les barils de TEL ont été découverts, sur le site de la raffinerie, dans 5 endroits différents, l'un en surface et les autres enfuis dans le sol. Suite à une demande du gouvernement de la Sierra Leone, le PNUE a mené une analyse environnementale préliminaire et a développé un plan d'assainissement. Cela a permis de déterminer que les quantités importantes de TEL présente sur le site de la raffinerie posaient un risque sérieux pour la santé, la subsistance et la sécurité des collectivités avoisinantes. En effet, cette substance est cancérigène, elle peut être mortelle lorsqu'elle est ingérée, et elle peut causer des dommages aux enfants à naître.
Les barils de TEL dont il est question ont été livrés à la raffinerie de Kissy en 1991, avant que la guerre civile en Sierra Leone n'éclate. Cette raffinerie a été fortement endommagée pendant le conflit. Actuellement, la Sierra Leone n'a pas d'installations pour raffiner le pétrole brut. Le pays importe tous les produits dérivés du pétrole dont il a besoin. Le liquide TEL récupéré sur le site sera acheminé au Royaume-Uni pour y être de traité, tandis que les barils et les boues sont en cours de décontamination, afin d'atténuer les risques potentiels pour la population locale.
Dans le cadre de cet assainissement du site qui a été achevé fin juin par INNOSPEC (un entrepreneur privé anglais), le personnel de l'EPA-SL a également reçu une formation concernant les différentes techniques d'extraction, d'entreposage et de confinement de substances hautement toxiques. Le PNUE, l'EPA-SL et INNOSPEC ont coopéré pour rendre le site le plus sûr possible. Des échantillons ont été recueillis pour évaluer l'ampleur de la contamination des sols avoisinant le site. Une deuxième phase opérationnelle pourrait également être nécessaire, ce qui impliquerait un traitement de toutes les zones de la raffinerie où l'on retrouverait des niveaux potentiellement dangereux de plomb.