Déchets dangereux : l'ifen publie son observatoire

Le 02/12/2009 à 18:19  

Déchets dangereux : l'ifen publie son observatoire

Déchets dangereux L'Ifen vient de publier une brochure résumant les principales statistiques sur la situation des déchets dangereux en France qui représentent 2% des déchets produits. Principaux enseignements : une production qui a légèrement augmenté en 2007 mais qui est globalement stable sur les dix dernières années, une disparité entre les productions et les capacités de traitement selon les régions, un taux de valorisation supérieur à 40%...

2% en quantité mais 11% du chiffres d'affaires, tel est le poids du secteur du traitement des déchets dangereux par rapport à l'ensemble des déchets produits en France. Ce marché est aussi intéressant car il opère dans un contexte réglementaire précis et les efforts pour encadrer leur production et valorisation sont importants.

Au niveau des tonnages, la production française s'établit à 10 millions de tonnes. C'est un peu plus que les 9,6 millions de tonnes produites entre 2004 et 2006. La progression provient à parts égales des secteurs industriel, tertiaire et la récupération.

Sur les provenances : les déchets industriels sont prépondérants avec 3,3 millions de tonnes, suivis des secteurs de la chimie et de la métallurgie produisant respectivement 1 million de tonnes. Pour leur part, les déchets non industriels sont issus de l’activité de gestion des déchets (résidus d’incinération des ordures ménagères) et représentent 1 million de tonnes, le reste provenant principalement du secteur de la récupération et pour une faible part du secteur tertiaire ainsi que des ménages.

Finalement, les déchets non recensés dans les déclarations administratives (5,1 millions de tonnes) sont principalement constitués par ceux du BTP évalués à 2,9 millions de tonnes, dont une grande partie constituée de déchets de bois contaminés, mais également de déchets minéraux pollués. Vient ensuite le secteur tertiaire, avec notamment les activités de service (transports, réparation automobile, commerces, hôpitaux et activités de soins…) et les filières spécialisées, avec 2,1 millions de tonnes . Quant à la production de déchets agricoles dangereux, elle est estimée à 0,4 million de tonnes en 2006.

Géographiquement, la production de déchets dangereux est fortement concentrée dans les régions industrielles. Rhône-Alpes, Picardie et Haute-Normandie et sont à l’origine de 40 % des déchets chimiques métropolitains. La région Nord – Pasde- Calais produit à elle seule 24 % des tonnages issus de la métallurgie, la Lorraine 12,5 %. La région Rhône-Alpes est la première région productrice de déchets issus de la fabrication d’équipements électriques et électroniques.


Concernant le traitement : 360 établissements sont recencés. Selon les données administratives, 5,3 millions de tonnes ont été traitées en 2007 (boues industrielles comptabilisées en poids humide). 3,1 millions de tonnes sont éliminées, dont 37 % acheminées en centres de stockage, 43 % incinérées sans récupération d’énergie et 20 % traitées par voies physicochimique ou biologique. 2,2 millions de tonnes sont valorisées, principalement par recyclage ou régénération.

La quantité des autres déchets dangereux produits s’élève à près de 5 millions de tonnes. Leur devenir est moins bien connu. Certains sont traités dans des filières spécifiques, dans le bâtiment notamment, d’autres, en quantités importantes, une fois traités, ne le sont plus (véhicules et équipements hors d’usage…), enfin ceux traités en interne sont probablement sous-estimés.

Principalement, il y a 94 centres de traitement collectif (hors cimenteries) qui ont reçu 3,1 millions de tonnes en 2007, dont 2,2 millions de tonnes ont été éliminées par incinération, stockage…, le reste ayant été valorisé dont plus du tiers par incinération avec récupération d’énergie. A cet égard, il convient de noter que les capacités de traitement de l'île de France et de la Loire excédent largement leur production. Ensuite, on dénombre une quarantaine d'établissements dont une vingtaine qui récupérent plus de 1 000 tonnes de déchets, pour une quantité totale récupérée de 0,46 million de tonnes, souvent dans le cadre des filières spécialisées. Plus de 80 % des déchets y sont valorisés, à l’inverse des déchets traités en centres collectifs, dont la majorité compte tenu de leur toxicité est éliminée. Les deux modes de valorisation les plus importants concernent la régénération (réutilisation en vue d’un usage analogue) des huiles usagées avec 130 000 tonnes traitées par an, et le recyclage des piles et accumulateurs pour 45 000 tonnes.


Sur le plan européen, les 27 pays membres de l’Union ont produit 89 millions de tonnes de déchets dangereux en 2006. L’Allemagne (21,7 MT), la France, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas et l’Espagne en produisent les deux tiers. La France présente un solde net importateur : les importations s'y sont élevées à 1,6 million de tonnes en 2006, et les exportations à 0,7 million de tonnes. Les trois quarts des importations et exportations françaises le sont à des fins de valorisation. Certains déchets traversent notre territoire à destination d’un autre pays. En 2006,près de 0,1 million de tonnes ont transité par la France.

Pour en savoir plus : brochure de l'Ifen