Déchets de bois : Londres s’imprègne du made in Auvergne…
Installée à proximité du village olympique, cette chaudière géante de 100 tonnes, installée dans le cadre d'un réseau de chaudières, servira à chauffer la piscine olympique et ses douches. Elle a été mise en route fin juin.
Conçue sur le même modèle que celles utilisées dans le système de chauffage urbain de villes comme Saint-Etienne, Nantes ou Bourges, équipées par Compte R, l'un des spécialistes français du secteur, on retrouve aussi ces chaudières dans des grandes entreprises telles que Michelin, Mont Blanc, Hermès, PSA ou Candia.
Elles fonctionnent aux copeaux de bois ou résidus agricoles tels que la paille, le lin, le maïs ou le chanvre, ces matières organiques d'origine végétale, explique Dominique Compte, patron de cette PME.
La chaudière des JO a été transportée en plusieurs tronçons par camions et bateaux, depuis Arlanc (Puy-de-Dôme), siège de l'entreprise, jusqu'à Londres. Des ouvriers de Compte R se sont chargés de la monter sur place.
L'entreprise Compte R, centenaire moderne qui a démarré ses activités en 1887 avec la fabrication de roues pour les moulins avant de produire sa première chaudière en 1960, emploie une centaine d'employés en Auvergne. Elle dispose aujourd'hui, aussi, de filiales au Bélarus, en Pologne et au Canada, et exporte de l'Irlande à l'Afrique du Nord.
"Nous avons des bases solides sur un marché qui s'est emballé", assure Dominique Compte. Avec un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros en 2011, elle est actuellement l'un des principaux acteurs du marché français du chauffage biomasse, encore marginal en France comparé à l'Allemagne ou à l'Autriche, où se trouvent d'importants acteurs du secteur comme l'Allemand O'Kofen et l'Autrichien Wissman.
Mais ce secteur se développe dans notre pays, selon Marc Jedliczka, porte-parole de l'association NegaWatt, qui prône la "sobriété énergétique" et les énergies renouvelables : "la biomasse et son utilisation pour le chauffage est encore marginale, mais c'est une technologie appelée à se développer très rapidement car elle est intéressante sur le plan économique et technique"...
"Nous sommes les seuls qui soient à la fois concepteurs et fabricants. Nos concurrents directs achètent les équipements et les assemblent", conclut Dominique Compte, dont l'entreprise a remporté le contrat des JO, de 900.000 euros, à l'été 2009.