Déchets de la plaisance : vers la fin du serpent de mer ?
Des années que le sujet s'enroule sur lui-même, comme un serpent de mer. Une initiative originale lancée dans un chantier nautique de Charente Maritime, pourrait même aider à rompre ce cycle constitué de déclarations d'intentions rarement suivies d'actions inscrites dans la durée. Nautitech, établie à Rochefort se jette à l'eau et se spécialise peu à peu dans le traitement des moules de coques de bateaux : est ce le grand bon en avant du recyclage du polyester ???
Le cercle n'était pas vertueux... la faille était profonde : point de recyclage possible... mais une brèche semble s'être ouverte chez le fabricant de catamarans Nautitech. D'importants volumes de fibre de verre viennent d'y passer au pilon. Et l'on assortit cette destruction d'une solution de valorisation de ce polyester qui, jusqu'alors, prenait la direction des centres de stockage des déchets industriels banals où on l'y enfouissait.
En quelques jours seulement, les mâchoires hydrauliques d'une pelleteuse ont concassé deux moules de production de coques. De la fibre de verre, du bois, des poutrelles d'acier. 90 mètres cubes de vestiges qui subsistaient après la fusion - intervenue il y a deux ans - entre le fabricant de monocoques CIM et Nautitech.
Ces matrices, pour grandes unités de plus de 23 mètres, n'avaient pas été stockées dans les meilleures conditions et s'étaient détériorées. Le marché capricieux du monocoque de luxe, couplé à un besoin de place chez Nautitech (pour la mise en production prochaine de deux modèles de catamarans de plus), a accéléré la réflexion qui mène à leur destruction.
Pour déchiqueter, broyer, trier, on a fait appel à un spécialiste, le Rochelais Arc environnement, l'un des opérateurs agréés par l'Association pour la plaisance éco-responsable (APER), laquelle est devenue le bras armé de la Fédération des industries nautiques visant depuis un an environ le recyclage des déchets de la filière nautique et de plaisance.
Ces matrices, pour grandes unités de plus de 23 mètres, n'avaient pas été stockées dans les meilleures conditions et s'étaient détériorées. Le marché capricieux du monocoque de luxe, couplé à un besoin de place chez Nautitech (pour la mise en production prochaine de deux modèles de catamarans de plus), a accéléré la réflexion qui mène à leur destruction.
Pour déchiqueter, broyer, trier, on a fait appel à un spécialiste, le Rochelais Arc environnement, l'un des opérateurs agréés par l'Association pour la plaisance éco-responsable (APER), laquelle est devenue le bras armé de la Fédération des industries nautiques visant depuis un an environ le recyclage des déchets de la filière nautique et de plaisance.
Nautitech, qui surfe sur l'argumentaire écolo afin de mieux vendre ses bateaux, a bien compris l'intérêt de le décliner aussi dans l'environnement de son site de production. « Ça participe de l'évolution de l'image de l'entreprise et de la plaisance », souligne le directeur industriel, François-Pierre Vernier. Aucun obstacle dans cette déconstruction : la composition élémentaire d'un moule de coque écartant la présence des polluants que l'on rencontre dans les bateaux morts de leur belle mort, les fonds de cuves, les traces d'hydrocarbures, les fusées, et autres batteries.
« La filière de valorisation des composites se met en place depuis deux ans», indique Jean-Marc Thomas, le directeur général adjoint d'Arc environnement. Le Critt matériaux de Rochefort, l'école d'ingénieurs de La Rochelle, et des partenaires industriels planchent sur la réutilisation de la fibre recyclée. Réduite en confetti et liée avec de la résine, elle peut donner naissance à de nouvelles pièces de polyester, ou servir au rembourrage de lattes de terrasses, par exemple. « Des études sont conduites pour fabriquer des lavabos, des tuiles… Broyée jusqu'à une granulométrie spécifique, elle alimente des fours de cimenterie. »
Selon le spécialiste, les seules chutes de fabrication fournies par les sites recourant au polyester constituent un gisement potentiel de 6 000 tonnes annuelles, dans un triangle compris entre Nantes, Limoges et La Rochelle. Auquel il ajoute le gisement ancien des bateaux à déconstruire, sur le sort desquels se penchent de plus en plus activement les collectivités locales, les ports de plaisance, comme les assureurs.
En vertu de l'dage qui veut qu'une épave écartée, c'est une place de port de gagnée, « nous déconstruisons de plus en plus, depuis trois ans, avec des volumes qui augmentent chaque année ». Arc environnement estime broyer 30 à 40 bateaux par an. Ces deux dernières années, il a signé deux très beaux marchés pour la déconstruire 160 dériveurs type 4.70...
Selon le spécialiste, les seules chutes de fabrication fournies par les sites recourant au polyester constituent un gisement potentiel de 6 000 tonnes annuelles, dans un triangle compris entre Nantes, Limoges et La Rochelle. Auquel il ajoute le gisement ancien des bateaux à déconstruire, sur le sort desquels se penchent de plus en plus activement les collectivités locales, les ports de plaisance, comme les assureurs.
En vertu de l'dage qui veut qu'une épave écartée, c'est une place de port de gagnée, « nous déconstruisons de plus en plus, depuis trois ans, avec des volumes qui augmentent chaque année ». Arc environnement estime broyer 30 à 40 bateaux par an. Ces deux dernières années, il a signé deux très beaux marchés pour la déconstruire 160 dériveurs type 4.70...