Déchets de soins : des collectivités s’investissent
L’an passé, 5 agents de tri ont été blessés dans les centres du Syctom par des seringues jetées par des particuliers avec les déchets recyclables. Il s'agit d'un phénomène de plus en plus fréquent qui suscite de multiples interrogations, voire de l’inquiétude, face à ces DASRI (Déchets d’Activité de Soins à Risques Infectieux). Devant cet épineux problème, des communes adhérentes au Syctom ont décidé d’organiser un service d’apport volontaire gratuit pour ces déchets spécifiques générés par des habitants suivant un traitement en automédication (notamment les diabétiques)...
Le dispositif repose sur un système de bornes automatiques installées sur le domaine public et une coopération étroite avec les pharmaciens. Ceux-ci remettent un réceptacle muni d’un code-barres fourni par la mairie à leurs clients en automédication. Une fois plein, ces derniers le déposent dans une borne en libre-service, dont ils déclenchent l‘ouverture grâce au code-barres. Lorsque la borne est pleine, une alerte prévient automatiquement le centre d’appel du prestataire de collecte.
Présenté en mars dernier aux collectivités locales du 92 et aux principaux acteurs concernés, ce système est expérimenté depuis juillet dans la communauté d’agglomération de Boulogne-Billancourt et de Sèvres. Les pharmaciens ont tous accepté de jouer le jeu, et deux bornes sont installées à Boulogne-Billancourt, à l’entrée de la caserne de pompiers et de l’hôpital Ambroise-Paré. D’autres collectivités sont prêtes à sauter le pas avant la fin de l’année pour la mise en place d’un véritable service d’intérêt général. Cela ne règle toutefois pas définitivement le problème : il reste urgent qu’une filière dédiée soit organisée par les producteurs.
Au passage, on peut citer l'exemple de plusieurs communes pionnières ayant apporté un début de solution pour la collecte des DASRI. A Châtillon par exemple, un système de collecte des aiguilles médicales usagées vient d’être lancé via le centre médico-social (CMS) qui gère déjà ses propres déchets médicaux. Les particuliers concernés s’engagent, par écrit, à retourner le réceptacle de 4 litres (soit 100 aiguilles) que le CMS leur fournit sur présentation de l’ordonnance.
Autre initiative, celle du Syelom 92 ; ce syndicat a signé un avenant avec son prestataire, qui collecte depuis une dizaine d’années les DASRI issus de l’activité d’associations (CMS, PMI, Croix-Rouge...), pour qu’il intervienne dans la collecte auprès des particuliers.