Déchets d’emballages : l’Algérie éco-organise!
Il semblerait bien que l’Algérie se dote, elle aussi, d’un petit éco-organisme, type Eco-Emballages, dans le domaine très prisé des déchets d’emballages… Nom de Code : EcoJem. Les metteurs sur le marché et les producteurs de déchets d'emballage devront donc bientôt mettre la main à la poche et payer une redevance. Les importations ne sont pas en reste : il est prévu que les produits fabriqués à l'étranger et destinés au marché algérien adoptent le même logo sur l'emballage…
L’Algérie « produit » elle aussi, des déchets d’emballages en quantité croissante : 760 000 tonnes par an, dont 50,66% de papier carton, 17,11% de plastique, 13,16% de métal et 6,58% pour le verre.
« Le tout » pèse tout de même la bagatelle de 3,5 milliards de dinars. Pour la gérer le gisement ; EcoJem, système public destiné à recevoir les contributions des industriels pour les redistribuer aux acteurs de la collecte, du tri et du recyclage des déchets d'emballage, tout cela étant pris en charge par le biais de l'Agence nationale des déchets (AND).
Comme Eco-Emballages en France, EcoJem mettra en place un système de gestion des déchets d'emballage à travers des contrats signés entre lui et les générateurs de déchets d'emballage d’une part mais aussi entre lui et les collectivités locales. Le tout étant encadré par le décret exécutif N°04-199 du 19 juillet 2004 fixant les modalités de création, d'organisation, de fonctionnement et de financement du système public de traitement des déchets d'emballages EcoJem.
Kahina Benhaddadi, en charge de la communication de l'AND, explique que « la loi fait obligation aux générateurs et/ou aux détenteurs des déchets d'emballage d'adhérer au système public de reprise et de valorisation des déchets d'emballage. Ces derniers devront donc payer une redevance à EcoJem dont le montant devrait être fixé par le ministère, l'AND et les générateurs de déchets d'emballage ; elle dépendra du poids et de la nature de l'emballage. Le paiement de cette contribution sera annuel et donnera droit à l'adhérent au système d'apposer un nouveau logo EcoJem sur tous ses emballages, lequel se substituera à celui qui est utilisé actuellement. Qu’on ne se méprenne, prévient l’oratrice : l'emballage qui comporte ce logo ne signifie pas que ce dernier cet emballage est recyclable. Ce logo signifie uniquement le versement d'une contribution à l'organisme EcoJem chargé de la reprise et de la valorisation des déchets d'emballage.
Le montant perçu par EcoJem à travers cette contribution sera versé aux collectivités locales qui se chargeront, à leur tour, des déchets et leur recyclage. Ce système est prêt à être appliqué, en attendant l'arrêté interministériel qui doit notamment fixer le taux de la redevance qui est appelée à être revue à la hausse ou à la baisse chaque année. En adhérant à un système collectif de reprise des emballages comme le système EcoJem, les sociétés peuvent se décharger de cette obligation en optant pour deux autres possibilités, à savoir l'auto valorisation qui consiste à assurer eux-mêmes et à leur frais la valorisation de leurs déchets d'emballage, ou alors de confier la valorisation de ceux-ci à des entreprises spécialisées.
En somme, en contribuant au programme EcoJem, les entreprises se mettent en accord avec la loi qui les oblige à participer au recyclage des emballages qu'elles mettent sur le marché. En échange de leur participation financière, les entreprises apposent le logo EcoJem sur leurs produits. Les fonds ainsi obtenus par EcoJem sont reversés aux collectivités locales et servent à la mise en place de la collecte sélective des emballages des ménages, partout en Algérie. Les produits importés de l'étranger ne sont pas en reste, puisqu'il est prévu que même les produits fabriqués à l'étranger et destinés au marché algérien adoptent le même logo sur l'emballage.
Pour en savoir plus : document sur la politique algérienne en matière d'environnement