C’est bien avec des déchets que les habitants du territoire couvert par le Syndicat mixte d’élimination, de traitement et de valorisation des déchets Beaujolais-Dombes, se chauffent à tout va… Créé en 1978, il regroupe 204 communes adhérentes issues à la fois des départements du Rhône (69) et de l’Ain (01) et a pour compétence la gestion, le traitement et la valorisation des déchets ménagers et assimilés produits par une population de 300 000 habitants environ. Le 5 novembre dernier était inaugurée la chaufferie bois, mise en oeuvre pour compléter l'énergie produite localement à partir de l'incinération des ordures ménagères. Cet investissement total de 2,6 M€ a été soutenu financièrement à hauteur de 20% par l’Ademe, la Région Rhône-Alpes et le Département du Rhône...
Grâce à l'incinération des déchets ménagers, on produit localement une énergie renouvelable, voire économique, qui contribue à l'indépendance énergétique de la région puisque chaque jour, l’énergie produite par les équipes de Tiru , en l'occurence, éclaire et chauffe près d’un demi-million de personnes. Pour compléter la chaleur produite par son Unité de Valorisation Energétique des Déchets, ou UIOM, le Sytraival a inauguré samedi 5 novembre une chaufferie bois de 2 MW exploitée également par Tiru.
Le bois est stocké dans une fosse permettant une autonomie de fonctionnement de trois jours, tandis que l’alimentation est entièrement automatique : un système d’échelles fait avancer le bois vers un convoyeur qui alimente le foyer de la chaudière. La chaudière est régulée automatiquement en fonction des besoins en chaleur. Les cendres sont évacuées vers un conteneur de récupération et les fumées sont dépoussiérées avant rejet dans l’atmosphère.
Deux chaudières gaz de secours de 5 MW assurent le complément en cas de très grand froid et lors des opérations de maintenance sur la chaufferie bois ou sur l’unité de valorisation énergétique des déchets (UVED).
Le Sytraival, très concerné par l’économie locale, produit ainsi une énergie renouvelable à plus de 85%, dont :
65% proviennent de la combustion des déchets ménagers via l'usine d'incinération et de valorisation énergétique et
20 % du bois, via la chaufferie étant entendu que cette dernière ne contribue pas à l’émission de gaz à effet de serre.
Cette nouvelle installation permet la valorisation des sous-produits de l’industrie du bois de la région du Beaujolais Vert (Lamure-sur-Azergues) et offre un débouché à ces déchets que sont le bois d’élagages collecté en déchèteries. L’approvisionnement en bois est de 2 000 tonnes par an ; déchiqueté en copeaux à l’aide d’un broyeur, il est livré directement sans séchage intermédiaire. L’énergie produite permet d’alimenter un réseau de chaleur de 6 000 mètres environ qui dessert par le biais de 29 sous stations 3 000 logements sociaux, ainsi que des bâtiments de Villefranche, la mairie, des écoles, deux lycées, un centre nautique et un hôtel. Ce réseau participe à la réduction de la pollution atmosphérique et permet d’éviter une production d’environ 5 600 tonnes de CO² par an.
En confiant l’exploitation de sa chaufferie bois à Tiru, le syndicat a opté pour la continuité puisque ce la fait déjà plus de 10 ans que l'opérateur pilote l’unité de valorisation énergétique voisine. L'expérience a donc joué à fond : de fait, la première année d’exploitation de la chaufferie bois a confirmé les compétences techniques des équipes locales.