Cardem, filiale du groupe Eurovia, réalise des travaux dans différents domaines liés au réaménagement de sites urbains et industriels. L’un de ses métiers consiste à aller droit dans le mur afin de démolir, démanteler, déconstruire, dépolluer, récupérer et donc recycler des déchets issus du BTP…
Quand bien même les programmes de rénovation urbaine foisonnent un peu partout, la crise n’a pas aidé au passage à l’acte. Cardem en sait quelque chose. Spécialiste établi dans l’Est, l’an dernier n’a pas été une grande année, le marché ayant été un peu cassé, compte tenu du contexte de crise qui sévit : - 25% environ, avec des volumes démolis d’environ 300 000 tonnes, dont les deux tiers en granulats, complétés par les ferrailles et les DIB.
Deux secteurs particuliers maintiennent un volume d’activité important :
Heureusement en effet qu’il y a la démolition de sites industriels … qui constituent des cas à part entière et très intéressants pour les hommes de l’art : la centrale EDF au port de Strasbourg et surtout le puits Simon des défuntes Houillères du bassin de Lorraine, à Forbach sont à n’en point douter de gros morceaux.
Autre secteur porteur pour la filiale d’Eurovia installée à Metz (groupe Vinci), la démolition de barres HLM qui pèse de tout son poids (90%) dans l’activité de Cardem. L’entreprise a investi la plus grande partie des ZUS (zones urbaines sensibles) en pleine transformation sur le Grand Est de notre pays.
À Strasbourg, elle a mobilisé sa plus haute « croqueuse » pour faire disparaître du paysage, il y a quelques jours, une tour de 40 mètres, propriété de la communauté urbaine, dans le quartier de la Meinau.
Pour le compte du même bailleur strasbourgeois, elle a achevé la démolition de l’îlot Ballersdorf du Neuhof, (345 logements), emblématique de la dégradation qu’ont pu subir les habitations collectives construites à la hâte pendant les Trente Glorieuses.
Bon an mal an, le taux de recyclage s’est stabilisé à 90 %. Sympa! Suaf que dans ce domaine aussi, Cardem Est délivre des messages qui confirment que la conjoncture est quand même moins bonne que par le passé...
Compte tenu de ce contexte particulier, l’entrepreneur a d'ailleurs décidé de déléguer aux entreprises de TP la valorisation des granulats qu’il opérait en interne depuis dix ans en Alsace. Ceci pour éviter une accumulation de stocks, compte tenu que le réemploi en sous-couches routières ne s’opère plus au même rythme.
A un moment donné, la société a même dû entreposer de la ferraille, c’est dire ! Du jamais vu depuis quinze ans : mais il faut rappeler qu’au pire de la crise, les acheteurs ne parvenaient même plus à écouler leur propre stock.
Mais restons positifs : l’entreprise s’apprête à réacquérir la qualification 1 513 (amiante friable) qu’elle avait abandonnée il y a dix ans pour externaliser cette activité. La technicité croissante du procédé et les exigences de précaution des maîtres d’ouvrage l’ont convaincu qu’il valait mieux reprendre la main.
Car avant de parvenir à l’opération de démolition exécutée sur le mode du grignotage au moyen d’une pelle au bras articulé, les deux édifices vont être mis à nu. Dès lors que le bâtiment contient de l’amiante, la première phase, celle dite du curage, est mise en œuvre : elle consiste à enlever manuellement les boiseries et les huisseries (plinthes et portes), ainsi que les revêtements de sol, baignoires et autres équipements.
Lorsque cette première phase sera achevée, débutera celle du désamiantage à proprement parler. Et tant que celle-ci n’a pas eu lieu, aucune fenêtre ne sera enlevée pour conforter les mesures de confinement indispensable à toute opération de ce type. A la suite de quoi, le curage des menuiseries reprendra, jusqu’à la phase de grignotage.
Grâce à ces différentes étapes, les immeubles sont démantelés tout en veillant au recyclage de l'essentiel des matériaux.