Les Amis de la Terre voient rouge : la semaine dernière, ils ont déposé un dossier à la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), démontrant la violation de la garantie légale et l’absence d’un système de reprise des déchets électroniques sur le site français d’Amazon...
L'été dernier, des journaux allemands ont révélé la destruction par Amazon de quantités industrielles de biens retournés par les clients, la plupart en parfait état de marche ou avec de légers défauts. Cette solution serait plus économique pour la multinationale, et lui permettrait de réduire encore son imposition. Alertés par ce scandale, les Amis de la Terre ont enquêté sur le gaspillage des ressources du second distributeur de produits électroniques de France. Le verdict est sans appel : non seulement Amazon y détruit également des produits invendus, ce qui n'est pas illégal aujourd’hui, mais il se rend coupable de plusieurs infractions au droit de la consommation et de l’environnement.
En cas de défectuosité d’un produit acheté en vente directe, Amazon.fr renvoie le consommateur vers le fabricant, alors que la loi lui impose de prendre en charge la garantie directement. "L’irresponsabilité d’Amazon permet à des fabricants de refuser d’appliquer la garantie, même lorsque les produits sont manifestement défectueux, ce que les Amis de la Terre ont pu constater concernant le Samsung Galaxy A5, ainsi que de demander des preuves indues et d’imposer des frais de port illégaux aux consommateurs", peste l'association.
Surtout, Amazon a développé une importante activité de place de marché, hébergeant sur son site des offres de vendeurs tiers, devenues majoritaires concernant les produits électroniques. Selon la multinationale, ce rôle d’intermédiaire la dégage de toute responsabilité envers les consommateurs français, ceux-ci se retrouvant alors confrontés à des vendeurs injoignables ou des sociétés écrans, voyant leur droit à la garantie légale bafoué.
"Or, Amazon n’est pas, comme elle l’affirme, un simple intermédiaire, puisqu’elle a mis en œuvre une stratégie active pour 'capter' l’offre à bas prix de revendeurs situés en Chine et de sociétés écrans, en proposant des services de traduction et d’expédition des produits. La multinationale est donc responsable des infractions commises sur son site", note l'association. Pour couronner le tout, le système de reprise des déchets électriques et électroniques imposé par le Code de l’Environnement est tout simplement inexistant...