Déchets et biocarburants : l'Europe veut accélérer
Au Parlement européen, un projet législatif visant à plafonner la production de biocarburants traditionnels et accélérer la transition vers d'autres sources, comme les algues ou les déchets, a été approuvé en Commission de l'environnement ce mardi. Il vise notamment à réduire les émissions de GES qui résultent de l'utilisation croissante de terres agricoles afin de produire des biocarburants...
La législation actuelle contraint les Etats membres à veiller à ce que les énergies renouvelables représentent au moins 10% de la consommation énergétique dans les transports d'ici 2020. Dans le projet de législation adopté ce mardi, les Députés affirment que les biocarburants de première génération (produits à partir de cultures alimentaires) ne devraient pas dépasser 6% de la consommation énergétique finale dans les transports d'ici 2020. "Les biocarburants avancés, produits à partir d'algues ou de certains types de déchets, devraient représenter au moins 1,25% de la consommation énergétique dans les transports d'ici 2020", précisent-ils.
Le recours aux terres agricoles pour la culture de biocarburants réduit la surface disponible pour les cultures alimentaires. Cela s'ajoute à la pression visant à libérer davantage de terres, par exemple par la déforestation, afin de cultiver plus de denrées alimentaires ; un processus connu sous le nom de CIAS : Changements Indirects de l'Affectation des Sols. De plus, la déforestation augmente les émissions de GES, qui peuvent annuler une partie des effets bénéfiques issus de l'utilisation de biocarburants. Depuis 2008, le Parlement demande que le facteur CIAS soit pris en compte dans la politique européenne à l'égard des biocarburants, dont le budget s'élève à 10 milliards d'euros par an.
"Ce dossier a représenté un défi énorme tout en étant très intéressant. Il est compliqué d'un point de vue technique et technologique. J'apprécie beaucoup ce type de défis politiques et j'espère que nous parviendrons à un résultat satisfaisant lors des trilogues", a affirmé le Député en charge du dossier, Nils Torvalds (ADLE, FI) après l'adoption des amendements au projet législatif en Commission de l'environnement (39 voix pour, 26 voix contre et 4 abstentions). Ce dernier a reçu un mandat (46 voix pour, 20 voix contre et 2 abstentions) pour débuter les négociations avec la présidence lettone du Conseil des Ministres en vue d'un possible accord en seconde lecture.