Déchets et environnement : l'humanitaire se met au vert
Les activités humanitaires et les efforts de secours permettent de sauver des vies et apportent une aide essentielle au lendemain des catastrophes naturelles, ainsi que dans bien d'autres situations de crises, telles les conflits armés. En dépit de leur utilité, elles peuvent cependant aussi provoquer des dégâts environnementaux ; ce risque n'est souvent pas considéré comme une priorité lorsqu'il s'agit de sauver des vies. C'est pourquoi un centre de ressources en ligne a été développé par le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement) dans le but de réduire l'impact environnemental des opérations humanitaires et de secours à travers le monde...
Lancé cet été, ce Centre de Ressources pour l'Inclusion de l'Environnement dans l'Action Humanitaire constitue la première collection en ligne d'informations pratiques expliquant comment intégrer les problématiques environnementales à l'action humanitaire. Le nouveau site contient des consignes, des ressources pour la formation, des études de cas et bien d'autres outils ; il a été réalisé comme un manuel à destination des professionnels de l'humanitaire et est accessible à l'adresse suivante : http://postconflict.unep.ch/humanitarianaction.
Rendre les opérations de secours et de reconstruction plus "vertes" garantira ainsi la protection du bien-être humain et de l'environnement après une catastrophe ou un conflit. Il a aussi été constaté que l'inclusion de considérations environnementales dans les opérations humanitaires est non seulement bénéfique à l'environnement, mais aussi plus rentable (envoi des provisions par bateau plutôt que par avion par exemple) et plus facilement planifiable pour des opérations logistiques mieux coordonnées.
En effet, une gestion inappropriée des déchets médicaux et/ou le fait d'abattre des arbres pour fournir abris et bois de chauffe sont autant d'activités qui peuvent peser sur la réussite des efforts humanitaires, en menaçant les ressources naturelles, et les moyens de subsistance qui y sont liés, accroissant par là-même la vulnérabilité des populations aux crises à venir. Par exemple, dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo, la taille et la densité des camps aménagés pour les déplacés internes sont 2 facteurs qui ont conduit à décimer la faune et les forêts, en certains endroits au détriment de parcs nationaux, comme au Virunga par exemple.
Autre exemple : après le tremblement de terre désastreux survenu en Haïti en janvier, la distribution d'urgence de nourriture a entraîné une hausse considérable des déchets solides et liquides, en grande partie à cause des emballages. En outre, la distribution de denrées crues a augmenté les besoins en charbon. Cela contribue bien souvent à des coupes d'arbres supplémentaires dans un pays où la couverture forestière n'avoisine déjà que 2 à 4%.
Le PNUE a établi le centre de ressources en réponse à un besoin : les organisations humanitaires avaient en effet fait état du manque d'information fiable et à jour traitant de l'incorporation des problématiques environnementales dans leur stratégies de développement, la conception de leurs programmes et leurs activités de secours. Plus de 150 ressources provenant d'une 20aine d'organisations sont d'ores et déjà rassemblées sur le site, classées par secteur et problématique environnementale.
Pour s'assurer que le centre fournisse les meilleures informations disponibles, le PNUE lance un appel à contributions dans toutes les langues : les ONG, gouvernements, des agences des NU, du secteur privé ou encore des centres de recherches et universitaires sont invités à apporter leur soutien à ce projet. Afin que ce centre de ressources soit aussi utile et pertinent que possible pour un large nombre d'acteurs humanitaires, le PNUE reçoit également les commentaires supplémentaires par email à l'adresse suivante : postconflict@unep.org. "Ensemble avec les organisations partenaires, le PNUE continuera à s'assurer que les enjeux environnementaux soient intégrés dans le système humanitaire international", conclut le Programme dans un communiqué.