Déchets et gaspillage alimentaires : l'industrie se mobilise
"Ensemble, mobilisons-nous pour faire de 2014 une année de réduction significative du gaspillage alimentaire" : cʼest l'un des vœux formulé par lʼAssociation nationale des industries alimentaires (Ania) pour cette dʼannée 2014, déclarée officiellement année européenne de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Mais au-delà dʼun vœu, cʼest un véritable défi que lʼAnia, en conjuguant ses efforts à ceux des producteurs, des distributeurs et des consommateurs entend relever...
En moyenne, 1,3 milliard de tonnes dʼaliments, soit un tiers des aliments produits, sont jetées chaque année dans le monde. En matière de statistiques inquiétantes, les consommateurs de l'Hexagone ne sont pas en reste : chaque Français jette environ 20 kg de déchets alimentaires chaque année, dont 7 kg de produits encore emballés.
"Quand on sait que ces déchets alimentaires représentent près de 500 euros par foyer alors que certains doivent avoir recours aux aides associatives pour pouvoir se nourrir, lʼexpression 'jeter lʼargent par les fenêtres' prend malheureusement tout son sens. Il est urgent et de la responsabilité de chacun dʼagir, de raisonner ses modes de fonctionnement, réviser ses habitudes et adopter les bonnes méthodes pour produire mieux, acheter mieux, consommer mieux, ranger mieux... Bref, jeter moins", a déclaré Jean-Philippe Girard, Président de lʼAnia, en marge du lancement du Programme Alimentation & Insertion, le 28 janvier dernier.
Selon une étude du MEDDE (Ministère de lʼEcologie, du Développement Durable et de l'Energie), les entreprises agroalimentaires françaises sont responsables de 2% des déchets alimentaires sur le territoire ; le secteur a donc décidé d'agir. Lʼindustrie alimentaire française sʼest ainsi formellement impliquée, dès juin 2013, en signant le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire proposé par Guillaume Garot, Ministre de lʼAgroalimentaire (voir notre dépêche). Concrètement, les entreprises du secteur se sont engagées à réduire de moitié, dʼici juin 2025, les quantités de produits jetés. Cela passe par une optimisation des flux et prévisions de production, mais aussi par un recours plus important au don.
Elles sont de plus en plus nombreuses à systématiser leurs dons de produits aux associations, dans le cadre de programmes dʼaide alimentaire et ce, aidées par lʼAnia qui, conjointement à la FCD (Fédération des entreprises du Commerce et de la Distribution), la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) et lʼassociation Solaal (Solidarité des producteurs agricoles et des filières alimentaires) a développé un guide pratique du don alimentaire pour les entreprises. "Les industries alimentaires vont plus loin encore et jouent leur rôle dans lʼaccompagnement et lʼincitation des consommateurs à mieux gérer le fruit de leurs achats alimentaires. En investissant, par exemple, les moyens nécessaires à la mise au point de conditionnements par portion, plus adaptés aux nouveaux besoins et façons de consommer", souligne l'association.
Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : Gaspillage alimentaire : des déchets qui donnent la nausée.