Déchets et propreté : quelles pratiques dans le tertiaire ?
L'association Riposte Verte, avec l'Observatoire de l'éco-responsabilité du tertiaire, livre les résultats de son enquête "Déchets : quelles (éco)pratiques au bureau ?", menée en juin dernier auprès de 768 personnes. Au programme : tri et collecte des déchets, réemploi, nettoyage des locaux et éco-labels...
Premier constat : 3 acteurs tertiaires interrogés sur 4 bénéficient d'une collecte sélective de leurs déchets. Seconde information : 9 sur 10 trient le papier (88%), une moitié le plastique (55%), le verre (48%) et l'aluminium (52%). Il apparaît donc que trop souvent le tri n'est pas effectué alors que la collecte sélective existe. De plus, il est à noter que seulement 59% des personnes interrogées sont certaines que le tri est suivi d'une collecte sélective. A l'inverse, au moins 17% des poubelles triées sont mélangées pour la collecte dans un bac unique, les efforts de tri étant, dans ce cas, inutiles.
Autre constat : que ce soit via le don, la recharge ou le reconditionnement, le réemploi n'est pas encore entré dans les moeurs. Ainsi, 9% du panel rechargent ses cartouches d'encre/toners, 71% recyclent ces déchets dangereux et 20% les jettent ou les "perdent de vue". 41% du recyclage s'effectue auprès du fournisseur, 21% d'une association solidaire et 6% de Conibi. Concernant l'éclairage, si 50% des ampoules sont recyclées avec certitude et au moins 12% sont jetées hors filière agréée, un manque de communication interne fait que 38% des collaborateurs ne savent pas ce qu'elles deviennent en fin de vie. Une situation presque identique pour les piles : 2% sont rechargées, 66% recyclées, 8% jetées hors filière et 1 sur 4 traitée sans qu'une information ne soit donnée. S'il est avéré que plus d'un déchet informatique sur 2 est recyclé (60%), il est à noter qu'un tiers des collaborateurs ne savent pas ce que devient leur ordinateur usagé (32%). Le recyclage se fait en majorité vers une entreprise spécialisée ou le fournisseur (48%) et vers le personnel ou une association solidaire (30%).
Concernant le nettoyage, on note un manque d'organisation préjudiciable. En effet, seulement 1 salarié sur 3 (31%) peut affirmer qu'un planning détaillé est fourni aux employés de ménage. Au moins un tiers des acteurs interrogés ne détaillent pas leurs exigences au responsable de l'entretien des locaux. Instruire ce personnel des pratiques attendues et des procédures à suivre est pourtant indispensable dans une démarche éco-responsable. Chez les collaborateurs, 1 salarié sur 3 ne sait rien de la politique en la matière. La même tendance se retrouve dans les critères de choix des produits de nettoyage : un tiers (35%) des personnes interrogées ne s'intéressent pas aux produits d'entretien qu'ils respirent toute la journée. Quand ils les connaissent, il ressort que moins de la moitié sont biodégradables (8%), éco-labellisés (27%) ou concentrés/rechargeables (4%) et qu'un quart (26%) ne présente aucun avantage environnemental. Un produit emblématique d'une consommation néfaste pour l'environnement, la lingette nettoyante, est utilisée dans 14% des structures du tertiaire interrogées. Heureusement, elle est de plus en plus souvent remplacée par une éponge ou un chiffon.
En conclusion, on peut dire que les marges de progression sont révélatrices des efforts attendus pour assurer aussi bien le tri et le recyclage de ses déchets que l'entretien (et l'utilisation de produits d'entretien) éco-responsable. Quant au défaut d'information des collaborateurs sur ces sujets, il illustre le manque de communication pourtant indispensable à une double prise de conscience individuelle et collective. 2 chiffres sont à souligner : 89% du panel affirment que le système de tri peut être améliorer (ou instaurer) dans leurs structures, et 96% se disent prêts à faire des efforts pour y participer. Pour plus d'informations, l'étude est à retrouver en intégralité (analyse, résultats et commentaires) sur le site de Riposte Verte ; rendez-vous ici.