Déchets et Techniques routières : çà roule !

Le 09/05/2006 à 13:45  

Déchets et Techniques routières : çà roule !

Déchets de construction Utiliser des déchets ou des sous produits comme matériaux de travaux publics n’est pas une nouveauté en soi. Cette technique existe depuis en effet le début du XXème siècle et a connu de très nombreux développements tandis que plus récemment se mettait en place le cadre environnemental nécessaire. Un cahier des charges pouvant être prescrit par les maîtres d’ouvrages publics sera bientôt disponible...

Aujourd’hui, la volonté des pouvoirs publics d’encourager le recyclage et la valorisation des déchets du bâtiment et travaux publics (BTP) afin de limiter la mise en décharge favorise leur utilisation, d’autant plus qu’il est devenu difficile d’ouvrir de nouvelles carrières gravières et autres sablières.

« Mais seuls les déchets qui font la preuve d’émissions comptables avec l’environnement, qui ont un impact inférieur ou équivalent à celui des matériaux naturels, qui répondent aux exigences des référentiels techniques existants pour les aspects mécaniques et géotechniques, peuvent prétendre à une telle valorisation » explique Laurent Château du département Gestion optimisée des déchets de l’Ademe.

Les principaux déchets et sous produits valorisés dans les techniques routières

Déchets de travaux publics (hors excédents de chantiers valorisés directement sur site)

En millions de tonnes

49 000

2003 source Ademe et FNTP *

Déchets du bâtiment

Schistes houillers

Laitiers de hauts fourneaux

Agrégats d’enrobés

Mâchefers d’incinérationOM

Cendres volantes charbon

Pneus usagés

10 000

3 000

4 000

5 000

2 000

660

27

2004, source UNPG **

2004, source UNPG

2004, source UNPG

2003, source Ofrir

2002, source Ademe

2002, source Ofrir

2004, source Aliapur/Ademe

FNTP : Fédération nationale des travaux publics

UNPG : Union nationale des producteurs de granulats

Pourtant, aujourd’hui encore, l’arrêté du 16 juillet 1991 relatif aux sables de fonderie et la circulaire du 9 mai 1994 sur les mâchefers d’incinération d’ordures ménagères sont les seuls textes à prescrire des recommandations environnementales. Les circulaires du 15 février 2000 concernant l’élaboration des plans de gestion des déchets de chantiers du BTP et du 18 juin 2001 sur la gestion des déchets du réseau routier national ont cependant amené les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre à se saisir de la question.

« Un observatoire français du recyclage dans les infrastructures routières (OFRIR) met désormais à la disposition des acteurs de la route une information la plus exhaustive possible.

L’Ademe, qui a cofinancé cet observatoire et de nombreuses études, menées ces dernières années, poursuit un important travail de synthèse des résultats obtenus » explique Laurent Château.

L’un des projets, baptisé Bilenv a ainsi permis d’évaluer les pratiques des utilisateurs de la norme Env12920, en vue de leur apporter un soutien dans la mise en oeuvre de la méthodologie de détermination du comportement à la lixiviation de déchets.

L’Ademe participe également dans le cadre d’un groupe de travail conduit par le ministère de l’Equipement, à « l’élaboration d’un cahier des charges que les maîtres d’ouvrages publics pourront utiliser pour la rédaction des appels d’offres afin de promouvoir l’utilisation de déchets comme matériau en techniques routières.

Il comprendra une partie précisant aux soumissionnaires la démarche d’évaluation menée en laboratoire et, sur le terrain, leur permettra de répondre.

Ce cahier des charges est un outil essentiel au moment où le code des marchés publics s’ouvre à une prise en compte de l’environnement dans les critères de choix. A terme, il pourra devenir une pièce importante des cahiers des clauses techniques particulières » conclut l’orateur.