Déchets fermentescibles agricoles : Mortagne n'en fait pas une montagne

Le 30/03/2015 à 20:22  

Déchets fermentescibles agricoles : Mortagne n'en fait pas une montagne

Déchets et valorisation agricole Presque un an plus tard, on est cité en référence dans le cadre du salon Biogaz Europe parce que l'on affiche une valorisation réussie de ses déchets fermentescibles... Fumiers, sous-produits d'une biscuiterie et d'un abattoir, auxquels s'ajoutent des lisiers servent bel et bien à chauffer, non pas les quatre exploitations agricoles impliquées du côté de Mortagne sur Sèvre, mais des particuliers, grâce à la production de gaz qui découle du traitement de ces déchets…
Les quatre exploitations impliquées (640 ha) sont implantées en Maine-et-Loire et en Vendée. Après une première expérience (qui visait à produire de l'électricité) qui a fait chou blanc, on recommence avec un autre projet nécessitant 3,4 millions d'euros (2 millions empruntés, 1 million d'aides fournies par l'Ademe, le Conseil général de Vendée et l'Agence de l'eau, tandis que 400 000 euros ont été apportés par les actionnaires), n'a pas abouti. Heureusement qu'un décret autorisant l'injection du biogaz dans le réseau ordinaire a éclairci la situation.

A la clé, une recette, exploitée depuis le 18 avril 2014, qui retient l'attention : lisier, fumier, sous produits d'une biscuiterie et sous produits d'un abattoir, produisent du gaz qui est épuré, valorisé puis injecté dans le réseau de GRDF-Suez (le contrat prévoit la fourniture de 48 000 m3 de gaz par mois, ce qui correspond à la consommation de 1 500 habitants de Mortagne). Le gaz pauvre qui résulte de ce traitement sert à générer l'énergie nécessaire pour faire tourner les digesteurs ; après 45-50 jours de séjour, on récupère la matière solide qui devient compost, tandis que la partie liquide retourne elle aussi à la terre (les utilisateurs estiment qu'ils économisent ainsi 70 tonnes d'azote).

Citée en exemple dans le cadre du salon Biogaz, qui s'est tenu les 19 et 20 mars derniers, cette seconde expérience dans ce registre menée en France bénéficie d'un soutien inconditionnel, notamment de la part d'Olivier Bouchonneau, l'un des dix associés qui n'hésite pas à confirmer qu'il n'y avait « d'autre choix : d'un côté nous sommes soumis à des règles strictes en matière d'épandage, de l'autre, nous devons faire avec des villes qui ne cessent de gagner du terrain. » C'est bien le problème rencontré par ces exploitants qui, par la voix de Damien Roy, président d'Agri Bio Méthane, se réjouissent puisque « nous sommes bien partis pour atteindre le rythme de croisière dès ce mois-ci »...