Visiblement très attachée à ce mode de traitement des déchets ménagers, Genève envisage la mise en œuvre prochaine d’une nouvelle usine d’incinération, plus performante, compatible avec les besoins effectifs (l’actuelle –et déjà ancienne- unité est surdimensionnée et ne donne pas toute satisfaction). Elle devrait être opérationnelle pour 2022, traiter 180 000 tonnes de déchets, produire davantage d’énergie.
Cheneviers IV, telle est le nom de baptême de la prochaine usine d’incinération de Genève est considéré comme étant « un projet ambitieux », par la conseillère d'Etat Michèle Künzler, responsable du Département de l'intérieur, de la mobilité et de l'environnement (DIME).
L’UIOM sera bâtie à proximité immédiate de l'usine actuelle (qui sera démolie), avec une emprise au sol moitié moins importante, des coûts de fonctionnement réduits en comparaison de ceux qui prévalent aujourd’hui, une capacité de traitement des déchets résiduels de l’ordre de 180 000 tonnes par an (le projet mise sur un taux de recyclage de 60%, contre 45% actuellement) et une meilleure valorisation énergétique (la chaleur produite couvrira les besoins de 80 000 ménages et l'électricité de 40 000 foyers).
Moins de collaborateurs seront nécessaires pour faire tourner l'usine : 50 en lieu et place de 107, via les départs à la retraite non remplacés. C’est l'établissement public autonome qui paiera l'intégralité de ce que coutera le projet : 255 millions de francs suisses. Seule ombre au tableau les communes devront payer plus cher l'élimination de leurs déchets ; la taxe d’incinération, qui n’a pas progressé depuis 15 ans, ne couvre pas les coûts d'incinération, quand bien même elle coûte bonbon, avec à la clé un déficit de l’ordre d'un million de francs par mois.
L’opération de rééquilibrage ne sera pas sans douleur : la taxe communale augmentera de 5% dès 2014 et jusqu'à l'ouverture de l'usine en 2022, afin de respecter le principe fédéral du pollueur-payeur ; elle passera de 266 à 278 francs par tonne, toutes taxes comprises. C’est accepté par le communes qui auront donc tout intérêt à valoriser les déchets au max. c’est sans doute cet aspect des choses qui aura justifié une campagne en faveur du recyclage lancée cet été…